La candelièira
Introduction
Le Rouergue, comme la plupart des pays occitans, ignorait la tradition de la galette des rois. Vers le milieu du XXe siècle, cette tradition fut d’abord introduite dans les villes de notre région et adaptée avec une fouace (fogassa, còca) en forme de couronne dans laquelle on plaçait une fève sèche. La galette française n’est apparue qu’à la fin du XXe siècle.
Par contre, on fêtait la chandeleur. Appelée candelor, candelièira, candelaira, candelariá, elle donnait lieu à la préparation de sortes de crêpes épaisses appelées borriòls, pescajons, pascadas ou pascadons (en fonction de la farine utilisée) et, plus rarement, de beignets (aurelhetas). Pour être riche toute l'année ou pour trouver l'âme-sœur, il fallait s'appliquer à bien retourner le borriòl ou la pascada dans la poêle.
À la chandeleur, on faisait bénir des chandelles (candèlas) à l’église afin de les allumer en cas d’orage (auratge, nivolada) ou pour éclairer les veillées mortuaires.
Ethnotexte
Transcription
Occitan
Français
« Fasiam de pascadas, de pescajons e de borriòls de blat negre. Lo veritable borriòl èra fach ambe de farina de segal. N’i aviá mème que ne fasián ambe lo pichon-lach qu’èra passat. Èran pus règdes mès èran bons. »
« Quand i aviá quauqu’un de mòrt, sortián la candèla qu’avián facha benesir lo jorn de Nòstra-Dama de la candelièira. E quand tronava, la sortián atanben. »
« Nous faisions des pascadas, des pescajons et des borriòls de blé noir. Le véritable borriòl était fait avec de la farine de seigle. Il y en avait même qui en faisaient avec le petit-lait périmé. Ils étaient plus raides mais ils étaient bons. »
« Quand il y avait quelqu'un de mort, ils sortaient la chandelle qu'ils avaient fait bénir le jour de Notre-Dame de la chandeleur. Et quand il tonnait, ils la sortaient aussi. »