Famille attablée pour un repas, à Crozillac, 1965

Introduction

Famille attablée pour un repas (repais), à Crozillac, 1965

La sopa

« [La soupe] se fait dans l’ola, grosse marmite de fonte qu’on suspend à la crémaillère. Maman fait bouillir l’eau, elle y ajoute un gros morceau de lard ou de salé de porc, des pommes de terre coupées en morceaux, du chou rave, des carottes, des haricots secs, plus tard des pommes de terre entières et du chou ; elle sale. Pour être bonne, la soupe doit bouillir très fort. Ce bouillon durera 2 jours. Avant chaque repas, maman coupe des tranches de pain dans la grande soupière et y verse la soupe bouillante. » (Extrait de Le Petit Montagnard [journal scolaire], [années 1950])

Les repaisses

« Chaque matin, nous déjeunons : crêpes de blé noir, soupe, fromage de la ferme, tartines de beurre en été. A midi, nous dînons : soupe, pommes de terre et viande de porc cuites à la soupe ou autres légumes, fromage. Le soir, à la tombée de la nuit, nous soupons : soupe, un bol de lait dans lequel on a mis à tremper du pain, fromage, parfois les restes du dîner. Les parents boivent en se levant un café (mélange de café, de froment et d’orge grillés). Nous ne mangeons que du pain de seigle (ou seigle et froment) cuit à la ferme.
On mange parfois la soupe à la fin du repas.
En automne et hiver, on boit du cidre. Quand il est épuisé, on boit du vin rouge qu’il faut acheter. En été, on fait 2 repas froids de plus : les 9 heures (jambon, saucisson, pâté de porc, fromage), et les 4 heures (conserves de porc, salade, fromage). Le dimanche, nous mangeons du poulet ou du lapin. On achète rarement de la viande de boucherie. » (Extrait de Le Petit Montagnard [journal scolaire], [années 1950])
Lo sopar
« Six heures, la nuit tombe. Papa a fini de traire et apporte le lait. Ma sœur Augustine le filtre. Maman prépare la grillée de châtaignes tandis que Germaine met le couvert. Le temps passe, les châtaignes cuisent. En général, la grillée se fait dans une poêle à longue queue, percée de trous. Nous nous mettons à table et mangeons avec bon appétit les châtaignes fumantes en buvant de temps en temps un peu de lait encore tiède. Maintenant, nous avons une assiettée de soupe puis une assiettée de lait tiède avec des trempes de pain, enfin un peu de cabécou. La vaisselle finie, nous nous groupons autour de l’âtre et veillons en parlant jusque vers 9 heures. Thérèse Cenraud. » « Extrait de Le Petit Montagnard [journal scolaire], novembre 1951)

Repais a Crosilhac de Montpeirós, 1965