Lavoir (lavador) couvert, à La Barbade de Saint-Germain, janvier 2003

Collecté en 2003 Sur la Commune de Millau Voir sur la carte
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Introduction

Lavoir (lavador) couvert, à La Barbade de Saint-Germain, janvier 2003

« Je vois encore la mère Pons partir à Barbade avec la desca sur la tête. » (Jean-Louis Coulon)

« Le battoir, ou plus familièrement le botédou, est le petit instrument (rectangle de bois muni d’un manche, le tout d’une seule pièce), dont se servaient les laveuses quand, avec un paquet de linge dans un sémalou porté sur la tête avec la capéludo, elles allaient à Tarn. (…) Autrefois, on ne faisait, en principe, qu’une seule grande bugado par an. (…) C’était aux beaux jours. En vue de cette opération, on avait conservé dans le cendrier les cendres de bois bien tamisées. Et pas de n’importe quel bois : les cendres de pin, par exemple, étaient exclues. Si l’on avait fait griller des châtaignes dans la braise, il fallait aussi éliminer ces cendres, car les peaux de châtaignes risquaient, paraît-il, de tacher le linge.
On utilisait un grand cuvier en bois, le bugadier loué quelques sous pour cette opération. Le linge était entassé dedans. A la partie supérieure, on étendait un vieux drap usé qui débordait sur les parois. Là-dessus, on mettait les cendres, sur lesquelles on versait l’eau chaude. De passer à travers les cendres et le linge, l’eau prenait une couleur jaune. C’était le lessiou. On le recueillait par une canelle au bas du cuvier et, avec une bassine, on le reversait à nouveau. C’était là l’opération essentielle. Elle durait bien un jour. Et le lendemain, non sans avoir invoqué les saints et les saintes du Paradis pour être favorisé d’un beau temps, on allait laver et rincer le tout aux eaux limpides du Tarn.
S’il y avait trop de linge pour qu’on ne puisse se contenter du sémalou habituel et de la capéludo, on allait chercher un carretou. (…)
On partait (…) à la rivière où déjà quelqu’un s’était rendu pour marquer les emplacements. La fête – c’en était une pour moi – durait tout le jour. On y mangeait, et quelle joie de patouiller dans l’eau, pieds nus, en toute liberté !
Alors les laveuses, agenouillées dans le sémalou devant une grande pierre plate au bord de l’eau, faisaient aller le botédou, et alors aussi marchait le botorel. Elles se racontaient toutes les histoires et tous les cancans de quartier. » (Extrait de Alades, par Edouard Mouly, 1948)

Le linge était rincé (refrescat) à la mare (pesquièr), au lavoir (lavador) ou au ruisseau (riu). On le transportait dans une corbeille (desca) sur la tête, avec une brouette (carriòl) ou un char (carri). La lessive périodique était particulièrement pénible l’hiver lorsqu’il fallait casser la glace, alors que la lessive saisonnière au printemps et à l’automne pouvait prendre des allures de fête collective lorsqu’elle se faisait en famille ou que les femmes d’un mas se retrouvaient au lavoir (lavador) à la belle saison. Les hommes de la ferme assuraient le transport au ruisseau (riu) et en profitaient pour braconner une poêlée de poissons (padenada de peisses).
Le linge essoré (estorrat) était étendu dans les prés et sur les haies pour le séchage.

Lavador a La Barbada de Sant-Girman, a Millau, genièr de 2003

Photo

Lavoir (lavador) couvert, à La Barbade de Saint-Germain, janvier 2003
© Institut occitan de l'Aveyron (Villefranche-de-Rouergue)

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