Vue générale de Castelmary, mai 1994

Collecté en 1994 Sur la Commune de Castelmary Voir sur la carte
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Introduction

Vue générale de Castelmary, mai 1994

La datation d’une charte de Castelmary (Castèlmarin) de la fin du Xe siècle, plausible en raison de son bénéficiaire, l’évêque Deusdedit II (961-997), ferait de ce document étudié par Erédéric de Gournay, et connu par une copie du XIVe siècle, un des plus anciens textes occitans. En effet, on y retrouve, mêlées au latin, des formules occitanes identiques à celles des convenenças ou no-t-decebrai qui unissent les puissants, les possédants, appelés rics òmes de la tèrra.

Ce document comprend une partie annonçant le serment, ce serait la “convenientia” dont les engagements sont à la troisième personne du singulier. Gardrad s’engage à tenir Castèlmarin pour Sainte-Marie de Rodés. En contre-partie, le successeur de Deusdedit devra lui céder quinze mas entre Rodés et Viaur pour former une castelaniá. Gardrad sera loyal envers l’évêque (no-l-decebra), lui garantira l’accès au château (no-l-o-li vedara) et ne le lui enlèvera pas (no-l-o-li tolra). Engagements qu’il tiendra ou fera tenir (si ho tenra, si ho atendra). Le serment qui suit, rédigé à la première personne du singulier, commence par l’apostrophe « aus tu Deusdedit... » (écoute, Deusdedit) et reprend les formules de la “convenentia” : No-l-decebrai, ni no-l-li vedarai, ni l-li-tolrai, si ho tenrai e si ho atendrai, per aquestz sainzfors, m’en absohera...

« Le chartrier des Puel de Parlan, derniers barons de Castelmary, a été acquis par les Archives départementales de l'Aveyron en 1970 et il a permis de mieux connaître l'histoire de ce très ancien et remarquable château et de ses seigneurs qui régnèrent sur une grande partie du Ségala, de Peyroles (commune de La Salvetat) jusqu'à Verdun (commune de Quins).
Dès le Xe siècle, le château était tenu de l'évêque de Rodez (Deusdedit III vers l'an 1000) par la famille de Castelmary. L'influence des évêques semble avoir été forte jusqu'à la fin du XIIIe siècle. Personnages importants, les seigneurs de Castelmary furent bienfaiteurs de Loc-Dieu et de Bonnecombe (XIIe siècle). Les défenses naturelles du promontoire sur lequel est bâti le château, sa surface assez large, sa proximité des limites du Rouergue expliquent son rôle militaire. Au XIVe siècle, les Anglais s'en emparèrent. Jean d'Armagnac y mit le siège en février 1369, mais semble-t-il sans succès. Il est vrai que le village, établi en avant de l'isthme, constituait lui-même une première défense, avec une tour d'accès carrée, et que l'ensemble était solide.
En 1386, Irlande de Castelmary dernière représentante de la famille épousa un membre de la famille de Vernhe ; la seigneurie passa aux Morlhon-Sanvensa, à la famille de Lagarde et enfin, en 1774, aux Puel vicomtes de Parlan. Le château fut pillé et brûlé par des paysans en février 1790. Il est aujourd'hui en ruines.
L'église de Saint-Fabien et de Saint-Sébastien était jadis matrice, elle devint annexe de Lavernhe et fut rattachée au prieuré de Tayrac. On y allait en pèlerinage de Sauveterre, de Saint-Martial et de Tauriac, aux XVIIe et XVIIIe siècles, à cause d'un vœu pour la peste. L'église renfermait des boiseries et des retables remarquables, qui existaient encore au milieu du siècle dernier. On peut en voir un fragment dans l'église de Lavernhe. Tombée en ruine, l'église de Castelmary sert maintenant de passage au chemin qui contourne la tour, à l'entrée du village.
Castelmary a donc perdu son rôle religieux et politique. La création de la commune de Tayrac en 1878, l'a rejeté sur le bord. La mairie est maintenant à Lavernhe. » (Jean Demas, 1994)

Castèlmarin, mai de 1994

Photo

Vue générale de Castelmary, mai 1994
© Institut occitan de l'Aveyron (Villefranche-de-Rouergue)

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