Chaussée de moulin (paissièira), à La Soulayrie

Introduction

Chaussée de moulin (paissièira), à La Soulayrie

Joan IV d’Armanhac est le dernier grand seigneur à soutenir l’anti-pape Benoît XIII (Beneset XIII), l'Aragonais Pedro de Luna (lo papa luna), qui fut son parrain. C’est le grand schisme d’Occident (1378-1417), né du retour de la papauté à Rome après son séjour prolongé en Avignon. La résistance de Beneset XIII durera jusqu’à sa mort en 1422 en Catalonha, à Peniscola. Mais, en Rouergue, le schisme perdure jusqu’en 1430 autour de Joan Carrier, soutenu par le comte d’Armanhac, qui affiche ainsi son indépendance, et par des chanoines du chapitre de Rodés apparentés aux grandes familles bourgeoises de la ville.
Préfigurant l’aventure des Enfarinats de la Petite Eglise du XIXe siècle, les derniers fidèles du schisme seront pris dans les gorges du Viaur en 1467.

L’obstination de Joan Carrier avait impressionné ses fidèles de la vallée de Viaur. Parmi eux, la famille du forgeron du Coulet (lo fabre del Colet), les Trainièrs. Ils assistaient aux offices des prêtres schismatiques à la chapelle de Murat. Ils se moquaient du prêtre de Cadola, qui s’était rallié au pape de Rome Martin V, l’interpellant, lorsqu’il passait, au cri de : « Arri Martin ! » habituellement employé pour faire avancer un âne.

Pendant vingt ans, ils continuèrent à refuser de se rallier à l’Eglise officielle, se cachant et pratiquant dans des lieux reculés des gorges du Viaur. Peut-être la grotte dite Glèisa de Panissòla fut-elle un de ces refuges ? Le nom de Panissòla dériverait du nom de famille Panissal et non de Peniscola. Ils furent capturés au moulin deLa Soulayrie de Bor et Bar (La Solairiá de Vòrs e Bar), condamnés pour hérésie et certains d’entre eux furent brûlés à Rodez (Rodés) en 1467 en tant que relaps.

Paissièira del molin de La Solairiá a Vòrs e Bar