La campana dins lo Gorg Negre
Introduction
La tradition orale occitane regorge de témoignages relatant la protection des objets sacrés par les populations pendant l'époque révolutionnaire (cloches noyées ou enterrées pour qu’elles ne tombent pas entre les mains des révolutionnaires, objets cultuels cachés dans la nature ou dans des maisons particulières…).
Ethnotexte
Armand et Fernande HÉRAUD
né en 1918 à Montazeau (24), décédé en 2007 ; née Pailhorès en 1917 à Coudols du Viala du Tarn, décédée en 2007.
Transcription
Occitan
Français
« Avián presa una campana dins lo riu tot a fèt que monta a Las Canabièiras, qu’aquò s’apèla lo Gorg Negre, e l’èran anada estremar aquí mès n’avèm pas sachut mai, ni mai res, sabèm pas…
Lo riu, quand ven grand, ambe la sabla e los ròcs que ravalan, la campana pòt èsser estada manjada. L’avián mesa dins aquel gorg per l’estremar pendent la Revolucion. »
« Ils avaient pris une cloche dans le ruisseau qui monte tout à fait aux Canabières, ça s'appelle le Gorg Negre et ils étaient allés la cacher là mais nous n'en avons pas su plus, ni rien, nous ne savons pas...
Le ruisseau, quand il grossit, avec le sable et les pierres qu'il traîne, la cloche peut avoir été mangée. Ils l'avaient mise dans ce gouffre pour la cacher pendant la Révolution. »