Las trèvas

Collecté en 1991 par CORDAE Sur la Commune de Vézins-de-Lévézou Voir sur la carte
J'apporte des précisions ou
je demande la traduction >

Introduction

Cette histoire nous rappelle les récits d'’âmes en errance et en perdition demandant des sabots aux hommes afin d'’essayer de recouvrer une nature humaine. Ce même type de récits se retrouve ailleurs à propos des sauvages (cf. Al canton de Borniquèl e Pèg-Galhard, p. 96).

Le Lévézou, à l'’image de tous les lieux isolés, possède une mythologie très riche. Son relief montagneux, son rude climat, neige et brouillard une grande partie de l'’année,— et les nombreux bois qui le recouvraient naguère, ont toujours favorisé la propagation des “peurs” ici symbolisées par le Diable et surtout par ces êtres fantastiques et épouvantables appelés trèvas.

Les trèvas étaient des âmes errantes, bonnes ou mauvaises, qui venaient interpeler les humains, soit pour réclamer des messes et obtenir ainsi la délivrance du Purgatoire, soit pour se venger.

On distingue sur le Lévézou trois sortes de trèvas selon les lieux qu’'elles fréquentent : les trèvas de l'’intérieur des maisons qui déplaçaient les escafièrs du feu ou faisaient monta-davala dans l’'escalier du grenier ; les trèvas de la proximité immédiate des maisons qui frappent parfois aux portes et donnent un emplastre à ceux qui osent sortir ; enfin, et c'’est à ces trèvas, les plus nombreuses et les plus dangereuses, que nous nous intéresserons ici, —celles du dehors qui se manifestaient dans des lieux déserts et sauvages.

Dans ces moments, un simple genêt traîné par le vent ou les braises d'’un feu mal éteint prenaient l’'apparence de trèvas.

Certains lieux étaient plus particulièrement réputés pour être hantés par les trèvas. Ceux-ci se distinguaient généralement par une particularité au niveau du relief. C'’est le cas par exemple de la Taula de las Trèvas, sorte de rocher plat de forme ronde qui depuis toujours avait paru suspect aux populations.

L'’une des premières causes d’'apparition de ces trèvas était le brouillard et la neige qui recouvraient la région une grande partie de l’'année, masquant le paysage et dans lequel les voyageurs se perdaient la nuit au retour des foires.

On trouvait également une trèva à Las Padenas non loin de Laisserac (commune de Vezins). A plusieurs reprises, des voyageurs solitaires auraient aperçu là des femmes sans tête.

Il y avait une autre trèva à Frontin, commune de Saint-Léons.

Selon certains de nos informateurs, non loin de Las Catonièiras se trouvait jadis un ancien cimetière, d’'où l'’apparition fréquente de feux follets à cet endroit.

Une autre cause d’'apparition des trèvas était les jeux de la jeunesse. Les jeunes gens se déguisaient en trèvas pour faire peur à d'’autres afin de leur jouer une farce. Ainsi, dans la mémoire collective des habitants du Lévézou, trèvas et bandits se trouvent étroitement liés.

Les uns comme les autres auraient disparu avec la généralisation des fusils et de la poudre. (CORDAE)

Son

Marie MARTY

née Bertrand en 1922 à Laisserac de Vezins.

Transcription

Occitan
Français
« Nos disián que i aviá una trèva a Las Padenas que riscava de nos manjar se i anàvem la nuèch.
E alara, aquela trèva, la fasián parlar. Fasián coma se parlava.
Nos disián que totjorn, quand lo monde passavan, demandava d’esclòps :
“D’esclòps ! D’esclòps ! D’esclòps !”
E alara un bèl jorn n’i a un que ne portèt una sacada, d’esclòps, e i di(gu)èt : “Ten ! Calça-te !” »

Pas de traduction pour le moment.

© Tous droits réservés Institut occitan de l'Aveyron

Localisation

Vous aimerez aussi...

En cours de chargement...