La cabra a boca

Collecté en 2000 Sur la Commune de Ste-Geneviève-sur-Argence Voir sur la carte
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Introduction

Les anciens jouaient de la cabreta, ou cabra, et de l’accordéon diatonique. L’accordéon chromatique n’est apparu en Rouergue qu’au début du XXe siècle. Les premiers cabretaires utilisaient une cabreta a boca (cabrette à bouche). Le père d'Antonin en jouait.

On notera la prononciation nord-occitane du “ac” en "at” (sac/sat).

Vidéo

© Amic BEDEL - Tous droits réservés Institut occitan de l'Aveyron

Antonin CHAMPAGNAC

né en 1913 au Cros de Ronesque (15), décédé en 2010.

Transcription

Occitan
Français
« A boca ? Ambe lo sac. Mon paire l'aviá. Oui, jo(g)ava, oui. E ben jo(g)ava… Aviá ben avut fach dels bals, quand èra jove, m'enfin, apressa jo(g)ava pas pus… Aviá pro trabalh mai. Alara, conflava ambe la boca. E n'i aviá bèlcòp, n'ai cone(g)ut maisses. Mès aquò aviá un inconveniant, parce que, a fòrça de conflar, avián set. E d'aquel temps, lor portavan una botilha amb un veire al costat dels pès, aquí, sus la taula. Alèra, se les agèsson quitats tranquilles… Mès n'i aviá que venián : “A ! Aquel vin es cald, vas pas biure aquò ! Portatz de vin fresc, aquí !” Allez ! Et allez ! Trincavan. Les fasián trincar. Solament, les paures tipes, a fòrça de tastar lo vin e de bufar dins lo sac, sabián pas pus ont èran, pecaire…
Mès n'i a que jo(g)avan drollament bien ! Alèra lo bal s'arrestava un pèu. Se i aviá quauqu'un mai que sabiá jo(g)ar un bocin, empr'aquí… E pièi i aviá totjorn quauqu'acordeon dins un armari, empr'aquí. Alèra lo daissavan pausar un pèu e pièi tornava reprendre après.
Aquò m'agradava quand ère gòsse mès après, sai pas, i aviá talament… Les acordeons, aquò sortiá de pertot ! I aviá de tipes que jo(g)avan lo diatonique. Jo(g)avan rudament bien ! »
La cabrette à bouche
« À bouche ? Avec le sac. Mon père l’avait. Oui, il jouait, oui. Eh bien il jouait... Il avait bien fait des bals, quand il était jeune, mais enfin, après, il ne jouait plus... Il avait assez de travail par ailleurs. Alors, il gonflait avec la bouche. Et il y en avait beaucoup, j’en ai connu d’autres. Mais ça avait un inconvénient parce que, à force de souffler, ils avaient soif. Et à cette époque, on leur portait une bouteille avec un verre à côté des pieds, là, sur la table. Alors, s’ils les avaient laissés tranquilles... Mais il y en avait qui venaient : “Ah ! Ce vin est chaud, tu ne vas pas boire ça ! Portez du vin frais, là !” Allez ! Et allez ! Ils trinquaient. Ils les faisaient trinquer. Seulement, les pauvres types, à force de goûter le vin et de souffler dans le sac, ils ne savaient plus où ils étaient, pauvre.
Mais certains jouaient drôlement bien ! Alors, le bal s’arrêtait un peu. S’il y avait quelqu’un d’autre qui savait jouer un peu, par là... Et puis, il y avait toujours un accordéon dans une armoire, par là. Alors, ils le laissaient se reposer un peu et puis il reprenait ensuite.
Ça me plaisait quand j’étais enfant mais, ensuite, je ne sais pas, il y avait tellement... Les accordéons, ça sortait de partout ! Il y avait des types qui jouaient du diatonique. Ils jouaient rudement bien ! »

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