Equipe de vendangeurs (còla de vendémiaires), au domaine de Saint-Privat, à Vias (34), 1935
Introduction
Equipe de vendangeurs (còla de vendémiaires), au domaine de Saint-Privat, à Vias (34), 1935
On reconnaîtra : Emile Hermet, Clément Pagès, ? Bernat dit Pater, ?, ?, Marius Benaud, Albert Lautrec, Emile Valette, Marie Benaud, ?, ?, Joseph Escande, Paul Lautrec, Thérèse Guibbal, ?, ? Phalippou, ?, ?, Emile Bousquet, ?, Pierre Vidal, ?, ?, ?, Marinette et Armand Guibbal, ?, Marie et Benjamin Guibbal, ?, Marie Guibbal...
En Rouergue méridional et occidental, l’émigration saisonnière vers les vignes languedociennes à l’occasion des vendanges, et parfois annuelle ou définitive, fut très importante jusqu’au milieu du XXe siècle. Il y avait même des mineurs et des ouvriers du Bassin houiller de Decazeville (Decasavila, La Sala) qui posaient des congés pour aller vendanger.
Dans les cantons limitrophes du Languedoc (Lengadòc) comme celui de Camarès (Lo Pont de Camarés), des brassiers allaient travailler dans les vignes pendant les trois-quarts de l’année pour tailler (podar), fouir (foire, fochar), vendanger (vendémiar, vendinhar)... Les anciens partaient à pied, même depuis le Ségala (Segalar). Les vendangeurs (vendémiaires) couchaient sur la paille et dansaient le soir. On travaillait au forfait (prètzfach) et certains y restaient toute l’année.
Des équipes (còlas) étaient constituées par un chef, lo colièr. A Fayet (Faiet), une femme réunissait ainsi une quinzaine de vendangeurs. A Saint-Beauzély (Sant-Bausèli), il y avait même une loue pour ceux qui voulaient aller tailler la vigne.
Même s’ils étaient nourris par l’employeur, les vendangeurs emportaient des pommes de terre (trufas) et de la charcuterie. Les Ségalis (Segalins) partaient avec un panier de pommes (un panièirat de pomas) et revenaient avec un panier de raisins (un panièirat de rasims).
Certaines exploitations se faisaient un point d’honneur à bien traiter les vendangeurs, d’autres privilégiaient le rendement. Les vendangeurs avaient droit à du vin et celui qui n’était pas consommé sur place pouvait être ramené au pays.
En trois semaines, une famille pouvait gagner de quoi acheter un porc gras.
Còla de vendémiaires al domani de Sant-Privat de Vias (34), 1935