Vue générale et cascade, vers 2010

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Introduction

Vue générale et cascade, vers 2010

« Nous renvoyons les lecteurs curieux de l’histoire de ce lieu aux ouvrages d’André Bonnefis et en particulier à sa Monographie de Saint-Rome-de-Tarn (Rodez, 1971), excellente étude historique.
Saint-Rome de Tarn ou de Tarnesque fut tenu anciennement à la fois par le comte de Toulouse et le comte de Rodez, seigneurs parceriers. Le premier aurait cédé des droits à Richard de Millau qui les céda à son tour à la famille d’Auriac. Les diverses seigneuries et celles qui se partageaient l’ancien oppidum d’Auriac ont été sources de divers conflits. En 1441, les hommes du vicomte de Lomagne font enlever les marques de l’autorité du roi, héritier des comtes de Toulouse. La seigneurie appartint tour à tour à la Maison de Thubières, aux Ligneyrac et par achat vers 1770 aux Affre, famille du futur archevêque de Paris, mort en 1848 sur les barricades.
Le site et le cours d’eau furent favorables au développement d’une ville commerçante et de petites industries comme la taillanderie et la tannerie. Il y avait treize tanneries ou mégisseries à la fin du XVIIIe siècle. La dernière cessa de travailler vers 1900. Comme toutes les villes du sud du Rouergue, Saint-Rome fut un moment un petit foyer de protestantisme. En tous cas, protestants et catholiques se la disputèrent : en 1568, le sieur Baudinel, frère du capitaine d’Assié, massacra la garnison catholique, mais quelques mois plus tard les chefs catholiques Vezins et Balsac lui reprirent la ville. Le Saint-Rome des guerres de Religion est le Martoret dont Maurice Genevoix a fait le décor de son roman La Motte Rouge (ou Sanglar), paru à la fin de la guerre et réédité en 1979. L’auteur a dépeint la sauvagerie de la vallée du Tarn (celui des Raspes entre Saint-Rome et le Truel) et rendu la cruauté de ces guerres fratricides où la religion n’était que le prétexte et le paravent moral des pulsions les plus brutales. A la Révolution, Saint-Rome-de-Tarn fut débaptisé et devint “Pont libre”. (A. Bonnefis lui a consacré une monographie.)
Si l’industrie doit au vallon de Levejac un contexte avantageux, le commerce se développa grâce au passage établi sur le Tarn à cet endroit. Il dut peut-être son succès au fait qu’il permit d’éviter le péage de Millau à partir du XIe siècle. C’est ce qui apparaît en tous cas des controverses avec le bayle de Millau en 1268 et 1290. Le roi qui avait d’abord essayé de s’y opposer reconnut finalement le fait qui assurait le développement d’une ville dont il avait la seigneurie. Saint-Rome jouit de privilèges en 1320. Selon Bonnefis, il existait un pont au XIe siècle, placé tout au-dessous de Saint-Rome. Ce pont disparut vers 1280, emporté par une crue du Tarn. Dix ans plus tard, un pont neuf de six arches fut construit sous Auriac. Détruit au début du XVe siècle, celui-ci fut rebâti en 1415 par Julien Fabry, constructeur de l’église des Augustins de Saint-Rome.
Le prieuré de Saint-Rome dépendait de l’abbaye de Conques à laquelle l’évêque de Rodez le donna en 1112. Cette donation fut confirmée en 1365 par le pape Urbain V. L’église fut démolie par les protestants. Elle fut reconstruite après 1734. Il ne reste de l’ancien édifice que le clocher et la chapelle de la Vierge. Saint-Rome fut chef-lieu de doyenné du diocèse de Vabres jusqu’en 1729, date de son remplacement par Saint-Georges de Luzençon. Mais il existait d’autres églises ou chapelles : la chapelle Notre-Dame de Grâce à l’est de Saint-Rome, la chapelle (1419) du couvent des Augustins fondé au XIVe siècle et Saint-Amans, qui, semble-t-il, disparut assez tôt... A part l’abbaye de Conques et les Augustins, il faut rappeler que l’abbaye de Sylvanès y avait des droits. C’est ce qui explique qu’une rue portait son nom. » (Jean Delmas, 1995)

Sant-Roma de Tarn, vèrs 2010

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Vue générale et cascade, vers 2010
© Institut occitan de l'Aveyron (Villefranche-de-Rouergue)

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