Lo cambi
Introduction
Le linge était en général produit sur place avec la laine des brebis (lana de las fedas), ou avec des fibres végétales : le chanvre (cambi, cambe) et le lin.
On réservait à la culture du chanvre une parcelle de bonne terre appelée canabièira, canibièira ou canabon. Ces terres, fines et faciles à travailler, étaient souvent à proximité de l’eau. Elles sont généralement devenues des jardins potagers.
On broyait (bargar) les végétaux pour pouvoir les tisser.
Il y avait des ateliers de tisserands (teissedres, teisseires, teissièrs) dans presque tous les villages.
Lucien évoque les draps (lençòls) en chanvre qui étaient rêches. On les confiait aux jeunes mariés (nòvis) pour les assouplir.
Vidéo
Lucien LAMIC
né en 1903 à Belert de Canet d'Olt.
Transcription
Occitan
Français
Aquí, al cap de Canet, i aviá de tisserands. Fasián una espèça de toèla pels draps, de lençòls, amb una tela de cambi grossièira, grossièira coma tot mès bien tissada. Me rapèle d'aqueles lençòls qu'èran bien faches mès, per los adrapir, sovent los balhavan als nòvis, parce que los nòvis avián la santat e aquò anava bien per adrapir los lençòls ! »
« Ici, il y avait… Tous les paysans avaient des champs et des prés mais ils avaient tous une chènevière pour faire le chanvre. Et, dans cette chènevière, il y avait du chanvre, il était cultivé. Ils le ramassaient… Je ne l’ai pas beaucoup vu mais j’en ai vu des gerbes. Et je l’ai surtout vu en étoupes pour... La filasse, pour faire les cordes et la filasse pour les draps qu’ils faisaient là-haut aussi mais enfin je ne les ai pas vus beaucoup travailler à la filature.
Là, au bout de Canet, il y avait des tisserands. Ils faisaient une espèce de toile pour les draps, des draps, avec une toile de chanvre grossière, grossière comme tout mais bien tissée. Je me souviens de ces draps qui étaient bien faits mais, pour les assouplir, souvent ils les donnaient aux jeunes mariés, parce que les jeunes mariés avaient la santé et ça allait bien pour assouplir les draps ! »