Four de potier (olièr) et retenue d'eau (paissièira) sur la Dourbie, juin 1994

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Introduction

Four de potier (olièr) et retenue d'eau (paissièira) sur la Dourbie, juin 1994

« Saint-Jean du Bruel était anciennement appelé Saint-Jean de Roquefeuil. Ce fut le chef-lieu de l’important marquisat de Roquefeuil, composé de neuf paroisses, dont cinq en Rouergue et quatre en Languedoc. Ce marquisat n’était lui-même que le reste des domaines de cette grande et ancienne famille, après qu’une partie, comprenant le Causse noir et Meyrueis, fut donnée en dot en 1230 à Isabeau de Roquefeuil lors de son mariage avec Hugues IV comte de Rodez.
Saint-Jean appartient aux Cévennes. Son opposition avec Nant fut constante depuis le XVIe siècle. La ville fut en partie gagnée au protestantisme vers 1564. Les protestants y eurent alors une paroisse active. En 1574, les catholiques et le capitaine Varalhe s’emparèrent de la ville. Malgré la déclaration de la paix, les tensions furent vives entre les deux communautés religieuses : en 1651, les calvinistes assassinèrent Térondel, curé de Saint-Jean, à la sortie des vêpres. Ils célébraient leur culte dans la maison commune. En 1667, le Parlement de Toulouse leur interdit de le faire en ce lieu.
Saint-Jean est la patrie du savant Mouret qui nous a laissé des observations botaniques et météorologiques sur ce lieu.
Sous la Révolution, on changea le nom de Saint-Jean en celui de La Sentinelle pour bien marquer le rôle qu’on voulait lui voir jouer. Effectivement, la société populaire de La Sentinelle fut active. Cependant, il se forma une petite chouannerie dans les campagnes alentour, en 1795-1800. Le préfet Sainthorent fit pourchasser les rebelles, dont les frères Debaille, du hameau de Lavaur, qui furent fusillés. Après l’Empire, quelques éléments de la population manifestèrent leur hostilité à la monarchie, à laquelle adhérait pleinement la population voisine de Nant.
L’église de Saint Jean-Baptiste est citée dans la bulle d’érection de l’abbaye de Nant par Innocent II, en 1135. Le prieuré était rattaché à cette abbaye. Raymond de Roquefeuil, comtor de Nant, par son testament de 1297, fonda dans l’église une chapelle en l’honneur de saint Georges. L’église fut reconstruite de 1702 à 1715. C’est une imitation de l’église du Vigan.
Les protestants obtinrent en 1808 la construction de leur temple.
Le commerce se développa au détriment de celui de Nant. La belle halle atteste cette activité. Elle fut construite en 1765 avec les pierres du château d’Algues et celles de la tour de l’Horloge. Saint-Jean bénéficiait du trafic de la vallée de la Dourbie et du passage des muletiers qui voulaient passer les Cévennes, lorsque l’Espérou était couvert de neige. Un pont sur la Dourbie existait au XIIIe siècle. Il fut remplacé par un nouveau pont au XVe siècle. Un second pont fut construit en amont en 1780.
Ses cultures et ses ressources naturelles, complémentaires de celles du reste du canton, expliquent en partie son importance : ardoisières des environs, en particulier de Fougayroles (1807), martinet à battre le cuivre, terre utilisée par des potiers de terre, forêts des flancs des Cévennes qui faisaient vivre des artisans du bois, sabotiers ou tonneliers, industrie des debassièrs ou fabricants de bas (influence des Cévennes), etc. La population était, par tempérament, industrieuse.
En 1806, on transféra la brigade de gendarmerie de Nant à Saint-Jean du Bruel. Celle-ci avait été placée à Sauclières jusqu’en 1786 et à Nant entre ces deux dates. Saint-Jean fut choisi pour des raisons de police et de subsistance (activité plus grande de la localité, limites du département, chouannerie de 1800, mais aussi foin pour les chevaux). » (Jean Delmas, 1994)

Forn d'olièr e paissièira sus Dorbiá, a Sant-Joan del Bruèlh, junh de 1994

Photo

Four de potier (olièr) et retenue d'eau (paissièira) sur la Dourbie, juin 1994
© Institut occitan de l'Aveyron (Villefranche-de-Rouergue)

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