Introduction
Statue-menhir du Mas Capelier
C’est cette statue-menhir découverte par son père qui sera à l’origine de l’étude de ces monuments par l’abbé Hermet. H. 112 cm.
« Les statues-menhirs ont été identifiées et étudiées dès 1892 par l’abbé Frédéric Hermet originaire du Mas Capelier, commune de Saint-Izaire.
Le nombre de statues-menhirs du groupe rouergat est constitué d’environ 115 monuments répartis dans une aire géographique bien déterminée, limitée au nord par le Tarn, à l’est les avant-causses du Larzac, au sud par la Montagne noire et les Monts de l’Espinouse.
En ce qui concerne le canton de Saint-Affrique, trois communes se partagent 14 statues-menhirs. Ce sont Calmels-et-Le Viala, avec la belle statue des Maurels, Saint-Izaire avec le groupe exceptionnel des 9 statues des Ardaliès et Saint-Affrique pour les statues du Bancanel et de Bournac. Ces statues-menhirs représentent des hommes et des femmes, peut-être dieux ou déesses de la préhistoire.
Les hommes, qui sont des guerriers, portent, soutenu par un baudrier, un objet, poignard ou épée. Souvent l’allure guerrière est renforcée par la figuration sur le côté du cœur, d’un arc, d’une flèche ou d’une hache quand ce ne sont pas les trois ensembles.
La femme possède aussi plusieurs éléments permettant de l’identifier. Tout d’abord les seins et un collier composé de plusieurs rangs de perles. En plus du collier, certaines statues féminines portent une pendeloque soutenue par un lien. Les statues féminines ont la chevelure attachée en natte dans le dos.
Certaines statues-menhirs ont changé de sexe. De masculines elles sont devenues féminines par suppression des attributs guerriers et ajout de seins.
Comme toutes les statues-menhirs ont été découvertes hors contexte archéologique, c’est-à-dire sans mobilier permettant de les dater, il est difficile de leur attribuer un âge. Néanmoins, compte tenu des attributs représentés sur ces statues-menhirs, et dont les objets similaires sont retrouvés lors de fouilles archéologiques, on peut les rattacher à l’Age du Cuivre, soit environ 3200 ans avant J.-C. » (Jean-Pierre Serres, 2002)
« Frédéric Hermet est né en 1856 au Mas Capelier, une ferme des environs de Saint-Izaire.
Il commence ses études au petit séminaire de Belmont, puis rejoint son frère chez les Lazaristes à Paris. Mais une santé fragile et une vue déficiente l’obligent à terminer sa formation au grand séminaire de Rodez.
En 1866, son père avait découvert deux pierres sculptées à figuration d’apparence humaine. Voilà le souvenir qu’en gardait Frédéric Hermet :
“Mon père, Auguste Hermet, en défonçant un bois pour planter une vigne sur le bord du ruisseau de Riols, trouva dans la terre deux pierres sculptées, de forme ovale, aplaties sur les côtés comme ces galets polis et arrondis aux angles que l’on rencontre sur le bord des rivières. Elles étaient en grés blanc, qualité de pierre qu’on ne trouve pas sur les lieux. Placées l’une près de l’autre, elles étaient d’inégales dimensions : la plus grande avait environ 0,90 m de long, tandis que l’autre était moitié plus petite, mais mieux sculptée que la première. Ces sculptures représentaient grossièrement une figure humaine. On distinguait les yeux, la bouche, les pieds et les mains. Sur le revers de la plus grande, une espèce de soleil, c’est-à-dire un cercle accompagné de rayons... Je fus frappé, comme tous ceux qui étaient présents, de la forme bizarre de ces pierres mystérieuses. J’allais souvent les voir avec un sentiment de curiosité mêlé d’un sentiment de vague frayeur... Elles disparurent par la suite, emportées par quelques inondations ou employées comme matériaux de construction.” (…)
Sur les 17 statues-menhirs découvertes par l’abbé Hermet, 4 ont été trouvées près de Saint-Izaire. » (Extrait de “L’abbé Hermet”, par Nicole Andrieu, dans Sauvegarde du Rouergue : Saint-Izaire et son château, 1990)
Lo Mas Capelièr, de Sant-Esèri