Femme faisant la lessive (bugada) dans un baquet (barquet) en bois, à Servoles

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Introduction

Femme faisant la lessive (bugada) dans un baquet (barquet) en bois, à Servoles

Marie Bosc-Lafon…

« Avant le coulage, nous mouillons le linge sale avec soin, pièce par pièce ; puis nous l’entassons dans une sorte de grande cuve, appelée ici cuveau, qui est placée sur un trépied de bois, soit à la cuisine, soit à la buanderie si on en possède une. Le gros linge (draps, chemises d’homme, etc.) se place au fond du cuveau ; le linge fin au milieu ; les tabliers de cuisine, les torchons… en un mot tout ce qui est graisseux par dessus. Cela fait, on étend sur le cuveau un grand drap assez grossier, réservé à cet usage. C’est dans le cendrier qu’on a pris soin de verser les cendres de bois amassées depuis la dernière lessive et qui seront passées au crible. La quantité de cendres nécessaire est, bien entendu, proportionnelle à celle du linge que l’on veut blanchir. Nous passons maintenant à l’opération de coulage. L’une des lessiveuses fait chauffer l’eau dans un grand chaudron, et on la verse ensuite par petites quantités sur le cendrier. Cette eau filtre à travers le linge, atteint le fond du cuveau et s’en va, par une ouverture aménagée à cet effet, dans un tuyau, qui la ramène au chaudron. Là, elle est chauffée à nouveau avant de recommencer le trajet que je viens de décrire, deux, trois, quatre fois… jusqu’à ce que le coulage soit terminé. Nous assistons donc, pendant une journée environ, à une véritable circulation d’eau dont le degré de chaleur augmente progressivement. Si tu veux avoir du linge très propre, aussitôt après le coulage, porte-le au lavoir dans des sacs de toile, pour le préserver du contact de l’air qui le jaunirait. Alors les laveuses le savonneront, le battront, le frotteront sur une planche de bois et le rinceront à grande eau. Quelques-unes se servent de brosses pour décrasser leur linge, mais je ne t’engage pas à les imiter car cela use bien vite le coton et la toile. A mesure que ton linge est lavé, mets-le au bleu en le trempant dans une eau à laquelle tu auras donné une teinte bleu foncé avec des boules d’indigo renfermées dans un sachet en toile. » (Extrait de “La lessive de nos grands-mères”, de Paulette Tarral et Valentin Brugel d’après les souvenirs de Maria Pélamourgues, dans Les lauzes, n° 10, juillet 1991)

Servòlas de Sant-Amans

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Femme faisant la lessive (bugada) dans un baquet (barquet) en bois, à Servoles
© BOSC Marinette (St-Amans-des-Cots)

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