Bèla Sent-Joan…

Collecté en 2000 Sur la Commune de Salmiech Voir sur la carte
J'apporte des précisions ou
je demande la traduction >

Introduction

Cette chanson de loue était chantée à l'occasion des feux de la Saint-Jean (radals, joanadas, fenestrets, cabanons…). Ce jour-là, les domestiques changeaient généralement de patron.

En Rouergue méridional, on trouve la variante "Mia Totsants", autre date traditionnelle d'embauche des domestiques.

Elle a été publiée dans Chansons du pays d'oc, par Léon Froment.

Dans le troisième couplet, l'emploi du mot "pòrre" (littéralement poireau") demande un éclaircissement. Aimé Vayssier, dans son Dictionnaire patois-français du département de l'Aveyron (Rodez, 1879), donne la définition suivante à l'expression "plantar lo pòrre" : remplacer quelqu'un. Se dit surtout des domestiques, des serviteurs qui arrivent avant que les remplacés ne soient partis.

Vidéo

© Institut occitan de l'Aveyron - Réalisation Amic BEDEL

Clément CUQ

né en 1925 à Salmiech.

Transcription

Occitan
Français
« [Bèla, Sent-Joan s’apròcha,
Bèla, se cal quitar,
Dins una autra vilòta,
Iè, iè, anarem demorar.]

Sent-Joan la nòstra fèsta,
N’arribarà benlèu,
Mès tanlèu que n’arribe,
Iè, iè, ne serà pas tròp lèu.

Quand lo cocut cantava,
Ieu me rejoïssiái,
Me m’enamaginavi,
Iè, iè, quora Sent-Joan seriá.

Vèni, vèni, mon pòrre,
Vèni, vèni, m'ensecorir,
Te cedarai la plaça,
Iè, iè, sans la te regretar.

Prèga-tu la tiá mèstra,
Que te tòrne gardar,
Ieu pregarai la miuna,
Iè, que me'n daisse anar.

N'ai la mèstra que totjorn me crida,
Que fau l'amor pel sòl,
Mès, tira, la carrònha,
Iè, iè, la fa ben jol lençòl.

N’ai la mèstra malauta,
Malauta coma un can,
Li farem de tisana,
Ièi, iè, d’ai(g)a de fomerièr.

Canta, canta cocut,
Respònd-z-i tu, tortarèla,
Que la vièlha crèbe,
Iè, iè, dins son capèl borrut.

Lo ser quand me'n vau claure,
N’ai lo mèstre sul portal,
Que me compta las fedas,
Iè, iè, amai lo vacival.

Mèstra, fasètz la còca,
Mèstre, comptatz l’argent,
Metètz la man a la pòcha,
Iè, iè comptatz-ne bravament.

Se n’èri una irondèla,
Que posquèssi volar,
Sus ton cap, paura vièlha,
Iè, iè, te vendriái cagar. »
Belle, la Saint-Jean...
« [Belle, la Saint-Jean s’approche,
Belle, il faut se quitter,
Dans une autre petite ville,
Iè, iè, nous irons habiter.]

La Saint-Jean, notre fête,
Arrivera peut-être,
Mais aussi tôt qu’elle arrive,
Iè, iè, ce ne sera pas trop tôt.

Quand le coucou chantait,
Moi je me réjouissais,
Moi je m’imaginais,
Iè, iè, quand la Saint-Jean serait.

Viens, viens, mon remplaçant,
Viens, viens me secourir,
Je te céderai ma place,
Iè, iè, sans te la regretter.

Pries-tu ta maîtresse,
De te garder à nouveau,
Moi je prierai la mienne,
Iè, de me laisser m’en aller.

Ma maîtresse me gronde toujours,
Parce que je fais l’amour par terre,
Mais, allez, la charogne,
Iè, iè, elle le fait bien sous le drap.

Ma maîtresse est malade,
Malade comme un chien,
Nous lui ferons de la tisane,
Iè, iè, de l’eau du tas de fumier.

Chante, chante, coucou,
Réponds-lui, toi, tourterelle,
Que la vieille crève,
Iè, iè, dans son chapeau bourru.

Le soir quand je vais rentrer les bêtes,
Le maître est devant le portail,
Qui me compte les brebis,
Iè, iè, et aussi les antenais.

Maîtresse, faites le gâteau,
Maître, comptez l’argent,
Mettez la main à la poche,
Iè, iè, comptez-en beaucoup.

Si j’étais une hirondelle,
Que je puisse voler,
Sur ta tête, pauvre vieille,
Iè, iè, je viendrais chier. »

Localisation

Vous aimerez aussi...

En cours de chargement...