Temps de pause durant labour (laur) avec deux paires de bovidés (parelhs) et deux araires (araires), à La Vayssière
Introduction
Temps de pause durant labour (laur) avec deux paires de bovidés (parelhs) et deux araires (araires), à La Vayssière
Après les houes, viennent les instruments aratoires tractés, le plus anciennement connu étant l’araire. Il existait, en Rouergue méridional, des araires à deux branches destinés à être tractés par l’homme pour des travaux de jardinage ou sur des sols légers de ribièira. Mais, en général, on a utilisé l’araire antique, parfois jusque dans la seconde moitié du XXe siècle, sur les causses et dans les travèrs de certaines ribièiras ou montanhas. L’araire, appelé aussi cambeta ou cròc en Rouergue, était facilement démontable et transportable. Sur les anciens modèles, seul le soc (relha) en forme d’aiguille ou de flèche était métallique. Les autres parties, le sep (dental), les ailerons ou versoirs (alas, aurelhas), les tenons (tendilhas), le mancheron (esteva) et le timon (timon, cambeta, pèrga, ponchal) étaient en bois. Il y eut même des socs (relha) en bois dur dans les petites exploitations des terrains pauvres et légers du Segalar. Parfois la force de traction se limitait à une vache munie d’un joug simple, ou bien on se servait d’un joug classique en s’associant à un voisin qui ne disposait, lui aussi, que d’une seule vache. L’engin était bien adapté aux sols pierreux et peu profonds des causses. On labourait à une douzaine de centimètres de profondeur en croisant à deux reprises (trincar et retrincar) le labour initial. On s’est longtemps servi de l’araire pour tracer les sillons (enregar) des pommes de terre ou pour recouvrir (cuèbre, cubrir) la semence.
L’araire troçat était l’araire à timon court tracté à l’aide d’une chaîne et l’araire entièr avait un timon long. Celui-ci pouvait être attelé au joug en ajustant sa longueur en fonction de la profondeur du sillon souhaitée. Le batièr (ou boièr) jouait également sur le mancheron (esteva). Il guidait son attelage à la voix et avec l’aiguillon (agulhada, gulhada) que les batièrs du Segalar allaient choisir dans les grifolhièiras le lundi de Pâques.
Laur ambe d'araires a La Vaissièira de Salas Comtals