Lo patoès per aprene lo francés
Introduction
Les enfants nés au début du XXe siècle arrivaient souvent à l'école parfaitement occitanophones mais peu ou pas du tout francophones. Ils étaient alors punis quand ils parlaient leur langue maternelle. On leur suspendait parfois un sabot autour du cou pour les humilier. L'autre méthode très efficace était celle du sinhal. Quand un enfant parlait occitan, le maître lui donnait un objet en bois appelé sinhal (ici une coquille). Celui qui détenait le sinhal en fin de journée était puni. Pour se débarrasser de cet objet, les écoliers devaient dénoncer l'un de leur camarade qui s'était exprimé dans la langue interdite.
Progressivement, sur trois ou quatre générations, le territoire perdit sa langue occitane.
Certains enseignants respectaient cependant cette langue et l'utilisaient même parfois pour aider les enfants à apprendre le français.
L'emploi du mot “patois” était général pour désigner toute langue parlée sur le territoire français autre que la langue française. Ce terme péjoratif fut pourtant adopté par des populations auxquelles personne n'avait jamais expliqué l'origine véritable de l'idiome qu'elles employaient au quotidien.
Ethnotexte
Michel CADILHAC
né en 1926 à La Guionie de Rieupeyroux, décédé en 2016.
Transcription
Occitan
Français
Totes los mots que finissián per “ada”, nos disiá cal “ée”. Me'n soi sovengut.
Quand èri pichon, me volián aprene lo francés e ieu lor respondiái :
“Vòli parlar patoès !”
Alèra avián la cauquilhe per aquelses que parlavan patoès. Aquela cauquilhe, ieu l’aviái e jamai la podiái pas far passar. Aviái cinc classas al-dessús de ieu, alèra, la me fasián passar, n’atrapavi una rotlada, un còp de ponh per l’esquina… E aviái tot lo temps la cauquilhe… »
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