An tuat lo rei !

Collecté en 1991 par CORDAE Sur la Commune de Prades-d'Aubrac Voir sur la carte
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Introduction

Autrefois, la messe était en latin mais le sermon était en occitan. Le curé donnait à cette occasion les nouvelles venues de Paris.

Geneviève Plagnard, née en 1917, se plaît à raconter aux visiteurs de l’église de Prades des histoires qu’elle tient de son père Ernest. Celle-ci remonte à 1835.

Ethnotexte

Geneviève PLAGNARD

née en 1917 à Prades d'Aubrac.

Transcription

Occitan
Français
« A ce moment-là, c'était Jean-Joseph Rocher qui était curé.
Les gens n'avaient pas de nouvelles et c'était le curé qui donnait les nouvelles. Il le disait en occitan.
C'était en 1835 au début du mois d'août.
Le curé recevait les nouvelles de quelqu’un qui était au courant, il les mettait dans sa poche et les sortait au moment du sermon.
Il monte et commence par ça. Il sort la lettre et :
“A ! An tuat lo rei !”
C'était l'attentat de Fieschi du 28 juillet.
Les bras lui en tombent, tout le monde est consterné, il reprend :
“Apièi la messa direm un De profundis per lo rei qu’es mòrt…”
Puis, il reprend le papier :
“A ! L’an mancat ! L’an mancat !”
Les gens sont contents.
“Apièi la messa direm un Te deum per lo rei que se'n es tirat !”
Puis vint la lecture de l’Evangile de saint Jean, la multiplication des pains.
Mais, avant la messe, il y avait la procession pour les biens de la terre. Un homme, Pierrou, prenait la bannière dans la première chapelle de l'église, ils faisaient le tour par le chemin, une halte à la croix et ils rentraient. Ce jour-là Pierrou n'a pas rangé la bannière en rentrant et a voulu profiter du calme de l'Evangile pour le faire. Seulement, les femmes qui étaient dans la nef avaient des chaises et, quand arrivait le sermon, elles écartaient les chaises et on ne voyait plus l'allée. Mon Pierrou regardait où il mettait les pieds, il tenait la bannière en haut et plaf ! dans le lustre… Un bruit de verre, le curé s’arrête :
“E ben Pierron se l’altre, amont, a mancat lo rei, tu, as pas mancat lo lustre !”
Il va porter sa bannière, le curé finit l'Evangile et il fait un petit commentaire :
“Vesètz, mos bien chers fraires, cossí Nòstre-Sénher a fach un grand miracle, ambe cinc mila pans, a donat a manjar a cinc òmes…”
En bas, Touène, un chantre lui dit :
“N'auriái fach tant, mossur lo curat…”
Après la messe et le Te deum, il appelle Touène qui lui explique, cinq mille pains à cinq hommes…
“A ! D'aquelses bogres ! Dimenge que ven, me van ausir ! Te vau far veire !”
Le dimanche d'après, il monte en chaire :
“Mos bien chers fraires, se Pierron aviá pas tustat lo lustre, me seriái pas trompat. Mès aussissètz ben, Nòstre-Sénher a fach un grand miracle, ambe cinc pans a donat a manjar a cinc mila òmes !”
Il se tourne et dit à Touène en catimini :
“Toèna, fai ne tant !
– Mès mossur lo curat, ambe lo rèsta de dimenge passat i arribarai.” »

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