Lo rainald e la perdise
Introduction
Ce conte est classé AT 6 (le volatile s'échappe de la gueule du ravisseur), selon la classification internationale Aarne-Thompson permettant l'indexation des contes populaires par contes-types.
Vidéo
© Institut occitan de l'Aveyron - Réalisation Amic BEDEL
Jean BEX
né en 1932 à La Capelle de Peyrusse.
Transcription
Occitan
Français
« Un còp èra, totas las bèstias parlavan e se compreniántrès bien. Amai lo monde comprenián totas las bèstias.
E un còp li aviá lo rainald que se passajava e te vegèt una perdise que s'assolelhava sus un ròc. E las perdisas, quand s'assolelhan, que dòrmon un bocin… Mès dòrmon pas que d'un uèlh e fan totjorn atencion parce que sabon ben que i a totjorn quauqu'un que las velha.
Alèra dormiá pas que d'un uèlh.
Lo rainald la te vei e di(gu)èt :
“La te manjariái ben, la d'aquí !”
E alèra l'agachava e li di(gu)èt :
“Que siás polida, perdise ! Se barravas l'autre uèlh, seriás ben pus polida !”
E la perdise, un bocin gloriosa, comptèt que lo rainald la flatava un bocin alèra se metèt a barrar l'autre uèlh. Mès que lo rainald ne fa(gu)èt pas qu'una bocada. Li te sauta dessús, la te pren al cais e se'n va.
E, pel camins en parti(gu)ent, passèt davant las lavairas, al lavador que li aviá un còp èra. Las lavairas te vegèron aquel rainald aquí que portava una perdise. Alèra, entr'elas di(gu)èron :
“A(g)acha lo rainald que pòrta la perdise ! A(g)acha lo rainald que pòrta la perdise !”
Alèra, la perdise, li passèt quicòm dins lo cap, di(gu)èt :
“Di(g)a-lor s'aquò las regarda !”
E alèra lo rainald :
“Aquò vos regaaaaarda ?”
Mès que la perdise ne profitèt per se'n anar, quand lo rainald dubri(gu)èt lo cais.
Alèra apèissa la perdise montèt sus un aure e lo rainald di(gu)èt, ço ditz :
“Que fa missant parlar quand l'òm a pas besonh !”
E la perdise li di(gu)èt :
“Fa ben tan missant dormir quand l'òm a pas sòm.” »
E un còp li aviá lo rainald que se passajava e te vegèt una perdise que s'assolelhava sus un ròc. E las perdisas, quand s'assolelhan, que dòrmon un bocin… Mès dòrmon pas que d'un uèlh e fan totjorn atencion parce que sabon ben que i a totjorn quauqu'un que las velha.
Alèra dormiá pas que d'un uèlh.
Lo rainald la te vei e di(gu)èt :
“La te manjariái ben, la d'aquí !”
E alèra l'agachava e li di(gu)èt :
“Que siás polida, perdise ! Se barravas l'autre uèlh, seriás ben pus polida !”
E la perdise, un bocin gloriosa, comptèt que lo rainald la flatava un bocin alèra se metèt a barrar l'autre uèlh. Mès que lo rainald ne fa(gu)èt pas qu'una bocada. Li te sauta dessús, la te pren al cais e se'n va.
E, pel camins en parti(gu)ent, passèt davant las lavairas, al lavador que li aviá un còp èra. Las lavairas te vegèron aquel rainald aquí que portava una perdise. Alèra, entr'elas di(gu)èron :
“A(g)acha lo rainald que pòrta la perdise ! A(g)acha lo rainald que pòrta la perdise !”
Alèra, la perdise, li passèt quicòm dins lo cap, di(gu)èt :
“Di(g)a-lor s'aquò las regarda !”
E alèra lo rainald :
“Aquò vos regaaaaarda ?”
Mès que la perdise ne profitèt per se'n anar, quand lo rainald dubri(gu)èt lo cais.
Alèra apèissa la perdise montèt sus un aure e lo rainald di(gu)èt, ço ditz :
“Que fa missant parlar quand l'òm a pas besonh !”
E la perdise li di(gu)èt :
“Fa ben tan missant dormir quand l'òm a pas sòm.” »
Le renard et la perdrix
« Autrefois, toutes les bêtes parlaient et elles se comprenaient très bien. Et les gens comprenaient aussi toutes les bêtes.
Et une fois il y avait le renard qui se promenait et il te vit une perdrix qui se chauffait au soleil sur un rocher. Et les perdrix, quand elles se chauffent au soleil, qu’elles dorment un peu... Mais elles ne dorment que d’un œil et elles font toujours attention parce qu’elles savent bien qu’il y a toujours quelqu’un qui les surveille.
Alors elle ne dormait que d’un œil.
Le renard la voit et il dit :
“Je la mangerais bien, celle-là !”
Et alors il la regardait et il lui dit :
“Que tu es jolie, perdrix ! Si tu fermais l’autre œil, tu serais bien plus jolie !”
Et la perdrix, un peu orgueilleuse, crut que le renard la flattait un peu alors elle se mit à fermer l’autre œil. Mais le renard n’en fit qu’une bouchée. Il lui saute dessus, il la prend dans sa gueule et il s’en va.
Et, sur les chemins en partant, il passa devant les lavandières, au lavoir qu’il y avait autrefois. Les lavandières virent ce renard là qui portait une perdrix. Alors, entre elles, elles dirent :
“Regarde le renard qui porte la perdrix ! Regarde le renard qui porte la perdrix !”
Alors, la perdrix, quelque chose lui passa par la tête, elle dit :
“Demande-leur si ça les regarde !”
Et alors le renard :
“Ça vous regaaaaarde ?”
Mais la perdrix en profita pour s’en aller, quand le renard ouvrit la gueule.
Alors ensuite la perdrix monta sur un arbre et le renard dit :
“Qu’il est mauvais de parler quand on n’en a pas besoin !”
Et la perdrix lui dit :
“Il est tout aussi mauvais de dormir quand on n’a pas sommeil.” »
« Le renard, un jour qu’il était à la chasse, attrapa une perdrix. Vite, il prend sa perdrix et il passa près du lavoir où il y avait des lavandières qui lavaient. Quand il passa à côté :
“Au renard, les lavandières se mirent à faire, au renard qui porte une perdrix ! Au renard qui porte une perdrix !”
La petite perdrix dit au renard :
“Demande-leur si ça les regarde...”
Et le renard dit :
“Ça vous regarde ?”
Et, en disant “regarde” il ouvrit la gueule et la petite perdrix s’en alla, elle prit la volée et elle lui échappa. »
« Autrefois, toutes les bêtes parlaient et elles se comprenaient très bien. Et les gens comprenaient aussi toutes les bêtes.
Et une fois il y avait le renard qui se promenait et il te vit une perdrix qui se chauffait au soleil sur un rocher. Et les perdrix, quand elles se chauffent au soleil, qu’elles dorment un peu... Mais elles ne dorment que d’un œil et elles font toujours attention parce qu’elles savent bien qu’il y a toujours quelqu’un qui les surveille.
Alors elle ne dormait que d’un œil.
Le renard la voit et il dit :
“Je la mangerais bien, celle-là !”
Et alors il la regardait et il lui dit :
“Que tu es jolie, perdrix ! Si tu fermais l’autre œil, tu serais bien plus jolie !”
Et la perdrix, un peu orgueilleuse, crut que le renard la flattait un peu alors elle se mit à fermer l’autre œil. Mais le renard n’en fit qu’une bouchée. Il lui saute dessus, il la prend dans sa gueule et il s’en va.
Et, sur les chemins en partant, il passa devant les lavandières, au lavoir qu’il y avait autrefois. Les lavandières virent ce renard là qui portait une perdrix. Alors, entre elles, elles dirent :
“Regarde le renard qui porte la perdrix ! Regarde le renard qui porte la perdrix !”
Alors, la perdrix, quelque chose lui passa par la tête, elle dit :
“Demande-leur si ça les regarde !”
Et alors le renard :
“Ça vous regaaaaarde ?”
Mais la perdrix en profita pour s’en aller, quand le renard ouvrit la gueule.
Alors ensuite la perdrix monta sur un arbre et le renard dit :
“Qu’il est mauvais de parler quand on n’en a pas besoin !”
Et la perdrix lui dit :
“Il est tout aussi mauvais de dormir quand on n’a pas sommeil.” »
« Le renard, un jour qu’il était à la chasse, attrapa une perdrix. Vite, il prend sa perdrix et il passa près du lavoir où il y avait des lavandières qui lavaient. Quand il passa à côté :
“Au renard, les lavandières se mirent à faire, au renard qui porte une perdrix ! Au renard qui porte une perdrix !”
La petite perdrix dit au renard :
“Demande-leur si ça les regarde...”
Et le renard dit :
“Ça vous regarde ?”
Et, en disant “regarde” il ouvrit la gueule et la petite perdrix s’en alla, elle prit la volée et elle lui échappa. »
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