Vue aérienne du quartier de l'église (glèisa), vers 2006

Collecté en 2010 Sur la Commune de Naucelle Voir sur la carte
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Introduction

Vue aérienne du quartier de l'église (glèisa), vers 2006

« Le nom de Nova Cella (nouvelle cellule), utilisé dès le IXe siècle pour d’autres localités, évoque une fondation monastique qui aurait dépendu, selon la légende, de l’abbaye de Vabres. L’abbaye cistercienne de Bonneval eut d’abord des intérêts dans le pays, du fait de dons des familles de Castelnau, de Malemort (ou Villelongue) et de Verdun et de rétrocessions de l’abbaye de Mazan, en Vivarais. Ce premier noyau se trouvait à la grange de la Serre, au-delà de Soulages : il est attesté en 1160. En 1225, Bonneval vendit ses biens à Bonnecombe pour 10.000 sous de Rodez. Bonnecombe avait déjà mis le pied à Bonnefon au sud de Naucelle, quand l’abbaye reçut d’Hugues, évêque de Rodez, l’église de ce lieu (1203). Vivian, son successeur, fit une nouvelle donation en 1252. Mais la grange et le domaine de Bonnefon avaient pour Bonnecombe le principal attrait.
Naucelle est une ville neuve. Son influence fut combattue par l’autorité royale qui avait favorisé Sauveterre, à six kilomètres de là. En 1346, les consuls de Sauveterre revendiquaient encore la juridiction. Naucelle n’eut d’abord que des jurats (municipalité, 1393). En 1424, l’abbaye de Bonnecombe semble avoir mieux réalisé le rôle que la ville pouvait jouer : elle lui accorda sa charte de coutumes et l’autorisation de s’entourer de remparts et de fossés. On était au temps des guerres et le nom de Porte des Anglais donné à la seule porte subsistante évoque ce temps-là. La seigneurie était partagée entre l’abbé de Bonnecombe et des seigneurs locaux : les La Barrière (XIVe siècle), les Landorre et les Castelpers (XVe-XVIe siècles) par exemple. En 1424, les consuls étaient tenus de prêter serment à l’abbé de Bonnecombe et au seigneur de Landorre. En 1762, Me Maritan, avocat en parlement, était coseigneur.
A Naucelle et à Bonnefon, comme dans ses autres domaines, Bonnecombe pratiquait une aumône journalière qui attirait en 1548 jusqu’à trois mille ou quatre mille personnes. Cette pratique charitable avait le défaut de drainer la pauvreté du pays plutôt que de soulager la misère du lieu et de développer une activité économique.
Naucelle depuis longtemps jouait un rôle de halte sur le grand chemin de Rodez à Toulouse. Se rendant à Rodez, Richelieu y coucha en 1629. Les troupes y firent des ravages en 1658. Pauvreté et mouvement provoquèrent une instabilité sociale. Une révolte, éclatée aux alentours de 1658, se termina par la pendaison de deux frères du fermier de Bonnefon et de six habitants de Naucelle. L’intendant de Montauban ordonna de raser les murailles et les tours et de descendre les cloches. Comme dans le reste du pays, Naucelle connut en février 1790 une insurrection paysanne.
Naucelle a bénéficié plus tôt qu’on l’a dit des chaux de Carmaux (XVIIe-XVIIIe siècles). Mais la création de la voie ferrée de Rodez à Carmaux et le passage de la grande route favorisèrent son développement. Naucelle-Gare est né de cette corrélation, sans que Naucelle-Ville ait perdu de son importance.
L’église Saint-Martin est un édifice du XVe siècle (prix-fait de 1497 pour des travaux partiels), récemment restauré. Une belle arcature sculptée au revers du portail d’entrée date de la fin du XVe siècle : elle abritait à l’origine un maître autel (l’église a été inversée). Le clocher a été surélevé à une date récente. L’église renferme le tabernacle de l’ancien retable du XVIIe siècle et quelques statues. Un culte à saint Eutrope, pour les petits enfants, y a été longtemps réputé.
Il faut dire encore quelques mots de la ville : l’enceinte suivait le tour de ville actuel et s’appuyait à l’église au nord-est. Une place avec gitats (couverts) se trouvait au centre. La vieille rue du Four, avec ses maisons à pans de bois, est inscrite à l’inventaire des sites depuis le 25 juin 1973. Au milieu du XVIIe siècle, la ville avait six faubourgs : le barri-bas de la Fon, vers le moulin de Bonnefon, le barri del Sarralié, celui de Vern dit aussi al Razalhou, vers Montmeyrac, celui de Tinhet et le Barry-Naut (aujourd’hui Barri-Haut) vers Quinset et La Motte.
L’ensemble de l’agglomération abritait en 1771 une centaine de tisserands. Les cloutiers y étaient fort nombreux. Les foires de bovins de Naucelle sont parmi les plus importantes du pays. » (Jean Delmas, 1992)

Naucèla, vèrs 2006

Photo

Vue aérienne du quartier de l'église (glèisa), vers 2006
© Amic et Segal BEDEL - Institut occitan de l'Aveyron (Villefranche-de-Rouergue)

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