Lo jove pastre somelhava…
Introduction
Le Rouergue a conservé un recueil de nadals occitans du XVIIIe siècle et l'on connaît partout le "Nadal de Requistar" également appelé "Enfants, revelhatz-vos" écrit par Paul Bonnefous (1821-1895), de Réquista, sur l'air de "Adieu la Belle Isabeau", le "Cantatz cloquièrs" publié par l'abbé Bessou (1845-1918) dans D'al brès a la toumbo, ou encore le "Nadal Tindaire" (XVIe siècle) diffusé par les écoles.
Les chants de Noël circulaient beaucoup du fait des mutations fréquentes du clergé.
Beaucoup sont d'origine provençale.
Ce Nadal, assez populaire dans le Najacois (Najagués), était enseigné dans l’Entre-deux-guerres par le curé (rector, rictor) de Castanet (Castanet d’Escarts) en Tarn-et Garonne.
Son
Gabriel BEDEL
né en 1921 à Pech-Maurel de Castanet (82).
Transcription
Occitan
Français
Dins sa cabana tot solet,
Del temps que somelhava,
Entend un angelet,
Que de sa voès quirdava :
“Vèni pastorelet !
Ieu soi un ange que t’apèli,
Lèva d’aquí qu’as pro ja(g)ut,
Las novèlas son bonas,
Bonas per ton salut,
Quita donc ta cabana,
Lo Bon Diu es nascut !
– Qué farai ieu que me'n cal faire ?
Qué farai ieu a-n-aquel moment ?
Ieu que ne sabi gaire,
Soi qu’un paure inocent,
Disètz-me qué me cal faire ?
Ba farai bravament !
– Quand tu seràs davant l’estable,
Te botaràs a ginolhons,
Diràs : Diu tant aimable,
Vòli n’aimar que vos !
Diràs : Diu tant aimable,
Vòli n’aimar que vos !” »
« Le jeune berger sommeillait,
Tout seul dans sa cabane,
Pendant qu’il sommeillait,
Il entend un angelet,
Qui, de sa voix, criait :
“Viens, petit berger !
Je suis un ange qui t’appelle,
Lève-toi, tu as assez dormi,
Les nouvelles sont bonnes,
Bonnes pour ton salut,
Quitte donc ta cabane,
Le Bon Dieu est né !
– Que ferai-je, que dois-je faire ?
Que ferai-je dans ce moment ?
Moi qui n’en sais pas beaucoup,
Je ne suis qu’un pauvre innocent,
Dites-moi ce que je dois faire,
Je le ferai avec bonté !
– Quand tu seras devant l’étable,
Tu te mettras à genoux,
Tu diras : Dieu si aimable,
Je ne veux aimer que vous !
Tu diras : Dieu si aimable,
Je ne veux aimer que vous !” »