Croix (crotz) commémorative en fer forgé à l'endroit de la capture de l'abbé Puech sous la Révolution, près de Nougras, octobre 1999

Collecté en 1999 Sur la Commune de Mounes-Prohencoux Voir sur la carte
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Introduction

Croix (crotz) commémorative en fer forgé à l'endroit de la capture de l'abbé Puech sous la Révolution, près de Nougras, octobre 1999

Près de Nougras (Mounés Prohencoux), l’abbé Puech fut capturé par une bande révolutionnaire et emmené à Rodez pour y être guillotiné en 1794. Sa mémoire est encore honorée de nos jours sur les lieux de sa capture où une croix a été édifiée. On raconte que si on la déplace, elle revient d’elle-même sur le lieu de la capture.

« Nous avons une relation manuscrite sur M. l’abbé Puech, ancien vicaire de Barre et de Murat (Tarn). “Réfractaire” il s’était réfugié sur la paroisse de Saint-Vincent (commune de Mounès-Prohencoux) qui n’avait pas de curé et où il comptait des parents et amis. Il célébrait le saint sacrifice, la nuit, à St-Vincent, au Desteil, à Prohencoux ou à Nougras. Le 21 janvier 1794, vers minuit, il se disposait à célébrer la messe dans la maison de Georges Costes, de Saint-Vincent. Une personne du Masviel vint l'avertir que le club Jacobiste était réuni, non loin de là. Il délibérait sur les moyens à prendre pour arrêter le ministre de Dieu.
Celui-ci, dans la crainte de faire verser du sang pour sa défense, quitta les ornements, se déguisa en paysan, et accompagné du sieur Nègre de Plos qui lui portait le calice, il prit le parti de se retirer à Prohencoux qu’il connaissait bien. Malheureusement il ne devait pas y arriver. A la faveur de la nuit, il fut surpris vers Nougras, par la bande révolutionnaire. Il fut attaché et emmené à l’auberge, où, la nuit durant, les “sans-culottes” fêtèrent leur capture dans le vin, le blasphème, les injures et quolibets, à l’égard de la religion et du malheureux prêtre, témoin de toutes ces vilenies.
Pour avoir droit aux 300 fr. promis par le gouvernement, les sicaires songèrent à conduire à Rodez leur prisonnier. Dès l’aube, le lendemain, ils se dirigèrent vers Saint-Affrique, mais de peur d’ameuter la population ils choisirent l’itinéraire Camarès-Montégut. Cependant la nouvelle de l’arrestation de M. Puech fut vite répandue dans les environs et jusqu’à Barre. Un groupe de paroissiens décida d’aller délivrer leur ancien vicaire. Près de 300 personnes se mirent en route, à marche forcée, vers le Moulin Neuf. Ces braves gens demeurèrent là, quatre heures, en permanence... Hélas, ce fut en vain, leur plan avait été déjoué !
Après diverses péripéties, l’abbé Puech, fut conduit à Rodez. Du fond de sa prison, il put écrire plusieurs lettres, très édifiantes, à sa sœur et à ses amis. Animé des meilleurs sentiments de foi et de charité, il monta sur l’échafaud à Rodez le 24 février 1794. “Allons, hâtez-vous, lui cria l’un des gardiens qui l’entouraient, il nous tarde de laver nos mains dans ton sang ! – Mon sang, répondit le ministre de Jésus-Christ, il est déjà versé, vous ne le verrez pas couler !”. En effet, un instant après on lui trancha la tête et personne ne vit couler aucune goutte de sang de ses veines. » (Extrait de Notre Dame de la Lauzière, d'après Gratien Bernat, 1963)

Prèp de Nogràs de Monés Proencós, octobre de 1999

Photo

Croix (crotz) commémorative en fer forgé à l'endroit de la capture de l'abbé Puech sous la Révolution, près de Nougras, octobre 1999
© Institut occitan de l'Aveyron (Villefranche-de-Rouergue)

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