Vestiges d'un four de potier, à La Graufesenque, octobre 2003

Collecté en 2003 Sur la Commune de Millau Voir sur la carte
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Introduction

Vestiges d'un four de potier, à La Graufesenque, octobre 2003

« A l’époque gallo-romaine, une ville de marché, Condatomagos, était établie au confluent du Tarn et de la Dourbie. Les ateliers de céramique sigillée de La Graufesenque, sur la rive gauche du Tarn, apparaissent sous Auguste entre 5 avant et 5 après J.-C., en même temps qu’à Montans (département du Tarn), mais avant les ateliers du Rozier et de Banassac (Lozère). A Millau, d’autres officines existaient dans le quartier du Rajol. Leur production dura jusque sous Antonin-le-Pieux. Ensuite, un atelier au Roc (ouest de Millau) prit le relais (IIIe siècle). La grande période de La Graufesenque correspond au premier siècle de notre ère et au début du second. Condatomagos aurait été détruit à la fin du IIIe siècle.
La ville se reforma sous le nom de Millau (Amiliavum). Ce nom apparaît en 875.[ (Jean Delmas, 2003)

« La principale activité de Condatomagos est alors la fabrication en série d’une vaisselle de table de qualité, dite “céramique sigillée”, décorée ou signée avec des poinçons (en latin sigilla). Au cours des deux premiers siècles de notre ère, six-cents potiers installés à La Graufesenque et dans les quartiers du Rajol et de La Pomarède, produisent en série des millions de vases exportés dans tout l’Empire romain, de l’Atlantique à l’Oural, de l’Ecosse à la Lybie. On en retrouve même aujourd’hui au-delà de l’ancien Empire, jusqu’en Inde, au Soudan et au Danemark. On a pu fouiller sur place une partie de ces ateliers, avec des fours, des entrepôts d’argile, des maisons de maîtres et d’esclaves, d’énormes tas de déchets de vases, et même des comptabilités de la production, inscrites en latin ou en gaulois sur des assiettes.
Cette abondante vaisselle témoigne d’un grand savoir-faire et d’une parfaite connaissance de l’iconographie antique : on y retrouve Jupiter, Apollon, Diane, Mercure, Minerve, Vénus, Hercule, Bacchus et toutes les autres divinités de l’Olympe, mais aussi des jeux du cirque, des combats de gladiateurs ou des scènes de la vie quotidienne (pêcheurs, chasseurs…).
Parallèlement à l’activité industrielle des potiers gallo-romains, on reconnaît les traces d’un artisanat du bronze et du fer. Des activités de bronziers à La Graufesenque et au Rajol, au confluent du Tarn et de la Dourbie, mais aussi sur le Larzac près de Potensac, sont attestées par des fours, des creusets et des coulées de métal. De même, des installations de grillage du minerai de fer local (sidérolithes) ont été retrouvées à La Graufesenque, où les outils et objets de fer sont particulièrement nombreux (couteaux, serpettes, haches, burins, houes, clés, hipposandales, chaînes, clous…).

Une autre activité originale a laissé de nombreux vestiges sur le Causse Noir : c’est l’extraction de la résine de pins, obtenue par distillation des branches et des aiguilles vertes dans de grandes urnes semi-enterrées. On en connaît des centaines sur le Causse Noir, autour de Longuiers, du Pous de Barret, des Privats ou de Betpaumes. Quelquefois, le fond de l’urne enterrée contient encore des kilos de résine, durcie par les ans. Cette matière était recherchée par les marins pour le calfatage des bateaux, par les transporteurs de liquides pour l’étanchéité des tonneaux, des outres ou des amphores, et par les cordonniers pour la pega des souliers. On a retrouvé, au large d’Agde, des pains de cette résine de nos Causses dans des épaves de navires antiques.
Cette prospérité économique du Haut-Empire a laissé peu de “signes extérieurs de richesse” dans l’architecture locale. On ne connaît, dans le canton de Millau-est, que trois édifices privés ornés de mosaïques : deux à Millau (Rajol et Graufesenque) et un à Compeyre (villa en aval de Pailhas). Par ailleurs, deux installations de bains privés, équipés d’un hypocauste et d’une amenée d’eau, ont été partiellement fouillées, dans le village actuel d’Aguessac et à La Graufesenque. » (Alain Vernhet, 2003)

La Graufasenca de Milhau, octobre de 2003

Photo

Vestiges d'un four de potier, à La Graufesenque, octobre 2003
© Institut occitan de l'Aveyron (Villefranche-de-Rouergue)

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