Lo Drac en cavala
Introduction
Les anciens se souvenaient des peurs (paurs) dont parlaient leurs grands-parents. Dans une société très christianisée, le Diable tenait une place importante.
Eliette évoque le personnage du Diable mais le récit de la cavala est un grand classique des histoires du Drac. Une jument aide des enfants à traverser une rivière, allongeant son dos pour que tous puissent monter sur son dos. Le dernier, effrayé, fait un signe de croix et la jument disparaît juste avant de pouvoir noyer les enfants. L'écrivain Jean Boudou (1920-1975) a raconté cette histoire qu'il a intitulée “Lo caval de La Calquièira”.
Le Drac (ou Drap) est un personnage fantastique parfois farceur ou moqueur, souvent inquiétant, qui avait la faculté de se transformer en animal ou en objet. Esprit aquatique chez les Romains, on disait qu'il était le fils du Diable.
Vidéo
Eliette DELHON
née en 1931 à Maleville.
Transcription
Occitan
Français
Un di(gu)èt :
“Lo meu papà, quand mònta sus la cavala, abans de montar sus la cavala, fa lo signe de crotz, lo nos cal far…”
Lo fa(gu)èron mas que i agèt pas pus de cavala…
E entendèron que fasiá :
“I ! I ! Sans un In nomine Patri,
Vint-a-quatre ne negavi !”
Aquò èra lo Diable, pardí…
Se èran estats dins l’ai(g)a, los t’auriá pausats aquí. »
« C’était des enfants qui voulaient passer l’eau, ils voulaient passer un ruisseau et ils trouvèrent une jument, une jolie jument. Ils étaient vingt-quatre et tous voulaient monter sur la jument pour passer l’eau, bien sûr.
L’un dit :
“Mon papa, quand il monte sur la jument, avant de monter sur la jument, il fait le signe de croix, il nous faut le faire...”
Ils le firent mais il n’y eut plus de jument...
Et ils entendirent qu’il faisait :
“Hi ! Hi ! Sans un In nomine Patri,
Vingt-quatre j’en noyais !”
C’était le Diable, bien sûr...
S’ils avaient été dans l’eau, il te les aurait posés là. »