Las vendémias dins lo Miègjorn
Introduction
Le renouvellement du vignoble du Languedoc et son développement attirèrent aussi de nombreux Rouergats. Dans les villages aveyronnais, une personne, lo colièr, constituait une équipe (còla) qui partait vendanger dans le Midi. Petit à petit, on passa d'une émigration saisonnière à une émigration définitive.
Aujourd'hui encore, les País bassòls du Gard, de l'Hérault, de l'Aude ou du Tarn appellent les habitants des départements plus septentrionaux les Gavaches (les Aveyronnais désignant à leur tour les Lozériens par ce sobriquet).
Ethnotexte
Rosa DURAND
née Vigroux en 1899 à Cayzac de Lestrade-et-Thouels, décédée en 1995.
Transcription
Occitan
Français
« Anàvem vendemiar dins lo Miègjorn ambe lo papà. Ieu, aviái dotze ans. De còps que i a, preniam per manjar, de trufas, de cambajon, d’uòus, çò qu’aviam. Sovent, los patrons nos noirissián pas. Preniam un carretièr de La Beça, Vidal de La Beça, qu’aviá de chavals e una carreta. Pièi preniam lo trinh a Tornamira. Aval, nos venián quèrre ambe de carretas. Fasiam una còla de vendemiaires e partissiam totes ensemble. I demoràvem dusca que la vendémia èra finida, una vintena de jorns o sai pas, me'n soveni pas plan. Aquò dependiá cossí èra fòrta la proprietat. »
« Nous allions vendanger dans le Midi avec notre papa. Moi, j'avais douze ans. Parfois, nous prenions à manger, des pommes de terre, du jambon, des œufs, ce que nous avions. Souvent, les patrons ne nous nourrissaient pas. Nous prenions un transporteur de La Besse, Vidal de La Besse, qui avait des chevaux et une charrette. Puis nous prenions le train à Tournemire. Là-bas, ils venaient nous chercher avec des charrettes. Nous constituions une équipe de vendangeurs et nous partions tous ensemble. Nous y restions jusqu'à ce que la vendange soit finie, une vingtaine de jours ou je ne sais pas, je ne m'en souviens pas bien. Ça dépendait de la taille de la propriété. »