Plorave darrièr las vacas

Sur les Communes de Le Nayrac, Montézic Voir sur la carte
J'apporte des précisions ou
je demande la traduction >

Introduction

Avant la motorisation des années 50-60, le recours à une main-d’œuvre saisonnière ou annuelle était chose courante pour beaucoup d’exploitations.

Il y avait donc une domesticité assez nombreuse et relativement spécialisée.

Le batièr ou boièr s’occupait des bœufs, le cantalés des vaches, le pastre gardait les ovins…

On louait des estivandièrs pour la fenaison et les moissons, et des montanhièrs (cantalés, pastre, vedelièr et rol) pour fabriquer la fourme dans les masucs du 25 mai au 13 octobre.

Il existait des foires à la loue (lògas) mais les jeunes pastres et les serventas étaient recrutés directement dans les familles.

Les enfants étaient parfois loués juste pour qu'ils soient nourris.

Ethnotexte

Marie DELBOUIS

née Montel en 1910 au Nayrac.

Transcription

Occitan
Français

« Les parents avián pas que un parelh de vacas alara me lo(g)avan per gardar las vacas.
Lo matin, per partir, plorave darrièr las vacas. Me venián acompanhar ambe de chocolat o coma aquò, quicòm de brave, e aprèssa, plorave pas plus.
Quand ère al ras del camin, passava sovent de monde a pè. Un còp, un frèra del Nairac, Rainaldin d’a Conquetas, me di(gu)èt :
“De qué fas aquí ?”
Parlàvem pas que patoès, parlàvem pas lo francés que lo sabiam mème pas…
Li fau :
“Garde las vacas.
– E as pas res ?”
Lo lendeman, passèt e me portèt un libre d’a Lordas. M’amusère a lo legir e aquò me solatgèt, plorave pas pus aprèssa, per anar gardar las vacas.
Lo matin, partiái, menave las vacas a-z-un endrech que podián i demorar, anave manjar e aprèssa tornave partir mès, de l’altre costat, las anave quèrre de l’altre costat, las anave esperar. »

« Mes parents n'avaient qu'une paire de vaches alors ils me louaient pour garder les vaches.

Le matin, pour partir, je pleurais derrière les vaches. Ils venaient m'accompagner avec du chocolat ou comme ça, quelque chose de bon, et après, je ne pleurais plus.

Quand j'étais près du chemin, il passait souvent du monde à pied. Une fois, un frère du Nayrac, Raynaldy de Conquettes, me dit : “Que fais-tu là ?”

Nous ne parlions qu'en patois, nous ne parlions pas français car nous ne le savions même pas...

Je lui fais : “Je garde les vaches. – Et tu n'as rien ?”

Le lendemain, il passa et me donna un livre de Lourdes. Je m'amusai à le lire, j'allais manger et après je repartais mais, de l'autre côté, j'allais les chercher de l'autre côté, j'allais les attendre. »

© Tous droits réservés Institut occitan de l'Aveyron

Localisation

Vous aimerez aussi...

En cours de chargement...