Les carrejaires d'aiga

Collecté en 2000 par IOA Sur les Communes de Le Nayrac, St-Amans-des-Cots, St-Côme-d'Olt Voir sur la carte
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Introduction

Les premiers Rouergats de Paris étaient porteurs d'eau ou cireurs de parquets. Ils ont ensuite transporté le charbon avant de s'installer dans la restauration ou l'hôtellerie et de faire prospérer leur affaire.

Ethnotexte

Raymond ROUQUETTE

né en 1925 à Paris.

Transcription

Occitan
Français

« Françoès montèt a París per portar d’ai(g)a e reüssi(gu)èt. Se di(gu)èt :
“I a d’argent a ganhar aicí !”
E fa(gu)èt montar son fraire Baptista. Baptista arribèt e crompèt quicòm. Mès, totes dos, volguèron far montar un altre fraire, Feliç. E avalisèron per Feliç. Mès que i agèt la guèrra de Crimée. Lo Feliç, calguèt que parti(gu)èsse e mori(gu)èt al siège de Sébastopol. Les dos altres avián cadun lor comèrce e èran faches, èran en faillite. Alara Baptista di(gu)èt a son fraire :
“Tu, prenes lo titre de faït e t’abandone totes les driches sus Beça.”
Alara venguèt a Beça.
A París, sus vint-a-cinc ans, de portaires d’ai(g)a, n’i agèt una quinzena que fa(gu)èron faillite e i agèt lo Françoès. A causa de la guèrra de Crimée.
Aquel Françoès, trobava pas per se maridar e metèt una sur de Sent-Amans encenta. Aquò fa(gu)èt un dròle de bruch ! Alara nasquèt mon grand-paire a Sent-Cosme, al convent de Malet. Après i agèt maisses enfants. A l’escòla, sabètz que… L’enfant de la sur, aquò duviá pas èstre rigolo ! »

« François monta à Paris pour porter de l'eau et il réussit. Il se dit : “Il y a de l'argent à gagner ici !” Et il fit monter son frère Baptiste. Baptiste arriva et acheta quelque chose. Mais, tous les deux, ils voulurent faire monter un autre frère, Félix. Et ils s'engagèrent pour Félix. Mais il y eut la guerre de Crimée. Félix, il lui fallut partir et il mourut au siège de Sébastopol. Les autres deux avaient chacun leur commerce et ils étaient faits, ils étaient en faillite. Alors Baptiste dit à son frère : “Toi tu prends la responsabilité de la faillite et je t'abandonne tous les droits sur Besse.” Alors il vint à Besse.

À Paris, sur vingt-cinq ans, les porteurs d'eau, il y en eut une quinzaine qui firent faillite et il y eut François. À cause de la guerre en Crimée.

Ce François, il ne trouvait personne pour se marier et il mit une religieuse de Saint-Amans enceinte. Ça fit un drôle de bruit ! Alors mon grand-père naquit à Saint-Côme, au couvent de Malet. Après, il y eu d'autres enfants. À l'école, vous savez que... L'enfant de la religieuse, ça ne devait pas être rigolo ! »

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