La meunière et le chasseur

Collecté en 1994 par CORDAE Sur la Commune de Le Nayrac Voir sur la carte
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Introduction

Nous trouvons dans ce dialogue chanté entre un chasseur d'origine nobiliaire et une meunière, tous les ingrédients de la pastourelle tels que nous avons pu les analyser dans d'autres publications avec particulièrement cette dimension de résistance à l'histoire.

Maria Brégou connaît une seconde pièce reprenant ce même thème, "La bergère et le seigneur", et d'autres habitants du canton se plaisent à chanter la fameuse "Gentille pastourelle", sans doute la plus répandue des pastourelles de la région.

Toutes mettent en avant, à peu près dans les mêmes termes, la situation diglossique de l'occitan par rapport au français à côté d'un conflit manifeste de classes entre une bergère préférant sa campagne et un seigneur désireux de lui inculquer les bonnes manières et de lui faire connaître le beau monde.

Les paroles de "La meunière et le chasseur", connues de plusieurs personnes du canton, sont semble-t-il directement tirées du recueil de La Bourrée, ce qui prouve si besoin était, l'influence de l'émigraton parisienne dans les traditions populaires de la région. (CORDAE)

Son

BRÉGOU MARIA ET BERTUOL ROGER

née Marcou en 1925 à Badiols du Nayrac, décédée en 2019 ; né en 1926 à Paris.

Transcription

Occitan
Français
« Permets-moi, belle meunière,
Qu’en traversant la rivière,
Je rentre dans ton moulin,
Car j’ai perdu mon chemin.
Toute la journée entière,
J’ai côtoyé la rivière,
Mes chasseurs sont égarés,
Je ne puis les retrouver.

– Mossur fòrt pauc m’embarrassa,
Que vos veniatz de la caça,
Volriatz vos amusar,
Laissatz-me mòlre mon blat.
Seguètz lo lòng del rivatge,
Trobaretz vòstre passatge,
Vos m’avètz bien l’èr tròp fin,
Per dintrar dins mon molin !

– Tu te trompes, ma mignonne,
Ne crains rien de ma personne,
Car sous l’habit d’un chasseur,
Je suis un puissant seigneur.
Suis-moi, tu seras ma reine,
Mon soutien, ma souveraine,
Dans les plus beaux atours,
Tu paraîtras à la cour.

– Mossur sètz un grand parlaire,
Mès amb ieu ganharetz gaire,
Soi nascuda dins aquel molin,
Mossur sòrte pas d’aicí.
Ieu n’aime mai mon Guilhaume,
Que vòstre aur, vòstre reiaume,
Guilhaume es un bon garçon,
Mossur l’aime mai que vos.

– Ah ce lourdaud de village,
Dont tu vantes le courage,
Aurait-il charmé ton cœur ?
Oh… reviens de ton erreur !
Je t’offre un sort plus aimable,
Bon vin, bon lit, bonne table,
Beaux bijoux et montre en or,
Et bien d’autres choses encore.

– Mossur cessatz aquel lengatge,
Contunhatz vòstre voiatge,
Se veniá lo garda-molin,
Poiriá bien vos far sofrir.
E poiriá bien sans mistèra,
E d’un aire fòrt sevèra,
Vos foetar lo pè al cuol,
E vos far saltar lo riu ! »

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