La cançon del Nairac

Collecté en 1994 par CORDAE Sur la Commune de Le Nayrac Voir sur la carte
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Introduction

On doit cette très belle chanson identitaire composée sur l'air du "Regret de Lisou", au Père Laurent, curé de Saint-Eustache (Paris). Le prêtre, originaire du Nayrac où il venait souvent passer ses quelques semaines de repos, aurait écrit ce très bel hymne sur son village natal, dans les années 20.

Moins grandiloquente que d'autres pièces de ce type, elle n'en oppose pas moins la petite patrie à la capitale où l'auteur avait dû vivre une grande partie de sa vie.

Matiubon est un pauvre qui passait dans le canton. (CORDAE)

Son

Maria BRÉGOU

née Marcou en 1925 à Badiols du Nayrac, décédée en 2019.

Transcription

Occitan
Français

« Chai i a ben sus Tèrra,
País pus ventat,
Mès n’i a pas que valga,
Nòstre vièlh Nairac.
Es sus la montanha,
Cranament pausat,
Estanh li fa pèrga,
A Laguiòla al cap.

Del pus luènh se quilha,
Son cloquièr ponchut,
Dins l’èr tan naut mònta,
Que lo rend pauruc.
Quand la bisa estifla,
Suls prats totes blancs,
Les sanglièrs fadijan,
Dins lo bòsc d'al Ram.

Fonbilhon fabrica,
De fins cabecons,
De lach de cabreta,
Dins de faisselons.
Gimalac las vinhas,
Rajan un jus tan bon,
Qu’escaufa l’aurilha,
Coma d’argent viu.

Corbièiras vos pòrtan,
Les perons fondents,
Que vos fan salivar,
Rien qu’en i pensent.
Les pinsards, las agaces,
E lo cavanèl,
Cantan al Lus pels bòsces,
A plen gargamèl.

Conquetas trafica,
Cabrits e motons,
Ni van a la fièira,
Remplir les pochons.
Jusca dins Boldoiras,
Prèstas a rostir,
Las lèbres fan nica,
D’un èr guilhaurin.

Cantagrelh vos dòna,
L’ai(g)a de santat,
Que vos reviscòla,
Se sètz acabats.
Passatz a la sorça,
Vos geinèssetz pas,
Buvètz una tassa,
Degús paga pas.

I a de minas frescas,
A-n-a cada ostal,
Se cercatz la vòstra,
Prenètz a bèl talh.
Ni riche, ni paure,
Aisat o es pro,
I a pas plus de prince,
Dempièi Matiubon.

Quand serem bien lasses,
Usats, garrèls,
Portarem les òsses,
Sul puèg al solelh.
Vesètz, o cal dire,
París nos plai pas,
Nos cal tornar veire,
Nòstre vièlh Nairac. »

La chanson du Nayrac

« Sans doute, il y a bien sur Terre,

Pays plus venté,

Mais il n’y a n’en pas qui vaille,

Notre vieux Nayrac,

Il est sur la montagne,

Posé fièrement,

Estaing lui fait soutien,

Il a Laguiole à la tête.

Du plus loin se dresse,

Son clocher pointu,

Dans l’air si haut il monte,

Ce qui le rend peureux,

Quand la bise siffle,

Dans les prés tout blancs,

Les sangliers errent

Dans le bois du Ram.

Fombillou fabrique,

De fins cabecous,

De lait de jeune chèvre,

Dans des faisselles.

Gimalac les vignes,

Coulent un jus si bon,

Qui réchauffe l’oreille,

Comme l’argent en fusion.

Corbières vous porte,

Les petites poires fondantes,

Qui vous font saliver,

Rien qu’en y pensant.

Les pinsons, les pies,

Et la hulotte,

Chantent au Lus dans les bois,

A pleine gorge.

Conquettes trafique,

Chevreaux et moutons,

Ils vont à la foire,

Remplir les petites poches.

Jusque dans Bouldoires,

Prêts à rôtir,

Les lièvres font la nique,

D’un air trompeur.

Cantagrel vous donne,

L’eau de santé,

Qui vous ranime,

Si vous êtes épuisés.

Passez à la source,

Ne vous gênez pas,

Buvez une tasse,

Personne ne paie.

Il y a des mines fraîches,

A chaque maison,

Si vous cherchez la vôtre,

Prenez de suite.

Ni riche, ni pauvre,

Aisé il l’est assez,

Il n’y a plus de prince,

Depuis Matiubon.

Quand nous serons bien las,

Usés, boiteux,

Nous porterons les os,

Sur le sommet au soleil.

Vous voyez, il faut le dire,

Paris ne nous plaît pas,

Il nous faut revoir,

Notre vieux Nayrac. »

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