Lo barrau de vin
Introduction
Les trèvas ou trèves sont des revenants qui se manifestaient de diverses manières afin de contraindre les héritiers à faire dire des messes pour le repos de l'âme du défunt.
Cette croyance était très répandue jusqu'au début du XXe siècle.
Pour faire cesser ces phénomènes, on faisait appel au curé.
La tradition orale rapporte que les croix implantées dans les campagnes et la sonnerie de l'angélus chassaient les trèvas.
En Rouergue septentrional, la référence aux trèvas a quasiment disparu de la tradition orale, sans doute sous l’influence du positivisme de l’émigration parisienne. On trouve surtout des récits démystificateurs relatifs aux fausses trèvas.
L’histoire du tonnelet (barral), sorte d’arroseur arrosé, est un récit d’expérience très répandu en Rouergue et, parfois, la fausse trèva ne survit pas à ses blessures.
On notera la vocalisation du "l" de barral (tonnenet) en "u" : barrau. Cette particularité linguistique est propre au nord du département : ostal / ostau, lençòl, lençòu…
Ethnotexte
Joseph DIJOLS
né en 1926 à La Garrigue de Laguiole.
Transcription
Occitan
Français
“Di(g)a, vai nos quèrre de vin !”
Li bailan un barrau, un barricon, per anar quèrre de vin a Curièiras. Lo temps que i èra, les altres di(gu)èron :
“Li cal anar far paur !”
Un metèt un lençòu sus l’esquina e va a la crosada dels camins. Solament l’altre agèt pas paur e li te fot un còp de barricon. Quand arribèt a l’ostau, di(gu)èt :
“I aviá una trèva mès l’ai bandada !”
E lo tipe : mòrt. »
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