Homme assis et accoudé à une table en fer forgé, 1886

Introduction

Homme assis et accoudé à une table en fer forgé, 1886

Pierre Ginisty

Lo vestit dels òmes
« Les sous-vêtements, pratiquement, il n’en existait qu’un seul : la chemise. Les caleçons étaient inconnus. Quand il faisait trop froid, on mettait deux paires de pantalons, l’un sur l’autre. »
Las calças
« Pour les cérémonies, le pantalon était confectionné avec du drap fin, mais d’habitude, il était en drap de pays qui avait été teint en noir, en bleu sombre ou en vert olive, ou n’avait pas été teint du tout car on avait pas mal de pantalons avec du drap couleur de la bête. On désignait ainsi le drap fait avec la laine des brebis à toison noire, qu’on se dispensait de teindre, ce qui ne l’empêchait pas, avec le temps, de devenir marron comme la vieille robe des capucins. Dans un but d’économie, parce qu’ils étaient plus solides, certains portaient des pantalons confectionnés avec une étoffe appelée canabàs, comprenant moitié laine, moitié fil de chanvre. Le pantalon en coutil parut en 1830. La toile employée était bleue rayée de blanc. Il eut ses partisans et ses réfractaires qui continuaient de porter l’été comme l’hiver des pantalons en drap du pays. Ils étaient, disaient-ils, de l’avis des Auvergnats qui prétendent que ce qui défend contre le froid défend également contre le chaud.
En ce qui concerne la forme, les pantalons, quelle que fut la qualité de leur tissu, étaient exclusivement à pont-levis et ne comportaient pas de poches. Lorsque la mode actuelle commença de s’implanter à la campagne, on la considéra comme indécente. Ces pantalons fendus par devant furent ironiquement qualifiés de calças a piston, pantalons à piston. »
La vèsta
« Les hommes portaient la veste. Sur l’Aubrac, on l’appelait la carmanhòla. Pourquoi ? Nous l’ignorons. Elle n’avait pas beaucoup de ressemblance, en effet, avec la carmagnole des révolutionnaires de 1793 qui ne descendait guère que jusqu’aux reins.
Sauf pour les paysans cossus qui la portaient assez longue, la veste était assez courte, à col droit bref, avec des revers coupés à angle droit et retenus à la pointe par un bouton. Les manches étaient fendues au poignet sur une longueur de dix centimètres environ, on pouvait les boutonner ou les retrousser à volonté. A l’intérieur, sur le côté gauche, se trouvait une grande poche en toile de pays destinée à recevoir la bourse en cuir ou en vessie de porc, le portefeuille, les papiers, le porte-monnaie n’était pas encore connu. A l’extérieur, de chaque côté, existaient deux grandes poches symétriques. Elles servaient à loger le couteau, les menus objets, le mouchoir. »

La camisa
« La chemise était inévitablement en toile du pays, c’est-à-dire en toile de chanvre qui était fabriquée par les tisserands locaux. Toutefois, le col était confectionné avec une toile plus fine et plus blanche dite de Grenoble. »
Lo gilet
« Comme le pantalon, le gilet était en drap fin ou en drap du pays et avait les mêmes couleurs. Le dos était confectionné en toile de chanvre et les manches en lustrine. Sa forme variait d’après les goûts de tout un chacun. »
Les mocadors
« Les “bons paysans” avaient deux mouchoirs, l’un pour l’usage ordinaire, l’autre en belle indienne ou en soie rouge agrémentée de fleurs ou de dessins de diverses couleurs, pendait largement hors de la poche. C’était un signe de grande aisance. »
Lo mantèl
« Les hommes portaient un grand manteau de drap noir à col droit, lo mantèl, qu’il ne faut pas confondre avec lo saile, la limousine des bergers et des pâtres. »
Lo capèl
« Les jours de fête, les hommes abandonnaient le chapeau à larges bords, pour se coiffer d’un feutre mou noir ou blanc à forme plus élevée. »

La blòda
« La blouse ne fut introduite en Rouergue qu’en 1850 par les châtreurs originaires des Pyrénées. » (D'après Pierre Dijols dans la Revue de la Solidarité aveyronnaise, 1953-1954)

Laguiòla, 1886