Les paures

Collecté en 2000 Sur les Communes de Lacalm, Vitrac-en-Viadène Voir sur la carte
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Introduction

Des pauvres passaient de ferme en ferme pour demander un peu de nourriture en échange d'une prière. Ils obtenaient parfois la permission de passer la nuit à la grange, après avoir confié leurs allumettes au propriétaire. Ils effrayaient les enfants. Celui dont parle notre informateur mourut dans la neige, près de Vitrac.

Vidéo

© Institut occitan de l'Aveyron - Réalisation Amic BEDEL

Jean-Baptiste CONDON

né en 1917 à Saint-Urcize (15), décédé en 2013.

Transcription

Occitan
Français
« N’i avia un, aquò èra un paure. Apelavan aquò los paures, que passavan dins las bòrias, venián manjar la sopa o se fasián donar quicòm atanben. E n’i aviá un que fasiá aquò. L’ai cone(g)ut ieu, aquel d’aquí.
E una annada, l’ivèrn, mori(gu)èt. Tombèt per la montanha dels Parolièrs, aval, al-dejost de Vitrac. Aquò èra la prima de 33, enfin l’ivèrn de 33. E moriguèt per la nèu. Lo trobèron pas tot de suita, lo trobèron benlèu dos meses après per la nèu e i aviá un can que lo manjava. L’anava manjar mes n’aviá manjat un pauc. Ara, aquò èra de paures, avián pas res, soi-disant, encara i trobèron dotze sòus al ras. Èra pas bien mès aquò èra dotze sòus. D’aquel moment, dotze sòus, n’i aviá per anar biure un litre. Aquel òme s’apelava Alfonsa Pezet. »
Les pauvres
« Il y en avait un, c’était un pauvre. Ils les appelaient les pauvres, ils passaient dans les fermes, ils venaient manger de la soupe ou ils se faisaient donner quelque chose aussi. Et il y en avait un qui faisait ça. Je l’ai connu, moi, celui-là.
Et une année, l’hiver, il mourut. Il tomba dans la montagne des Parolhès, là-bas, au-dessous de Vitrac. C’était au printemps 33, enfin l’hiver 33. Et il mourut dans la neige. Ils ne trouvèrent tout de suite, ils le trouvèrent peut-être deux mois après dans la neige et il y avait un chien qui le mangeait. Il allait le manger mais il en avait mangé un peu. Alors, c’était des pauvres, ils n’avaient rien, soi-disant, ils ont quand même trouvé douze sous à ses côtés. Ce n’était pas beaucoup, mais c’était douze sous. À cette époque, avec douze sous, il y avait de quoi aller boire un litre. Cet homme s’appelait Alphonse Pezet. »

Localisation

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