Pastres e sirventas
Introduction
Avant la motorisation des années 50-60, le recours à une main-d’œuvre saisonnière ou annuelle était chose courante pour beaucoup d’exploitations. Il y avait donc une domesticité assez nombreuse et relativement spécialisée. Le batièr, boièr ou pensaire s’occupait des bœufs, le cantalés des vaches, le pastre gardait les ovins…
Il existait des foires à la loue (lògas) mais les jeunes pastres et les sirventas étaient recrutés directement dans les familles. Les enfants étaient parfois loués juste pour la nourriture, de Pâques à la Toussaint.
Vidéo
© Institut occitan de l'Aveyron - Réalisation Amic BEDEL
Henri (Paul) TRANIER
né en 1914 au Vignal de La Salvetat.
Transcription
Occitan
Français
« A l'epòca, pareis, o ai pas vist mès i aviá de maluroses que te balhavan l'enfant o lo pastre o la sirventa per que los lor apasturèssas tot l'an.
De bandas de dròlles, dètz, dotze dins cada ostal, crebavan de fam. Avián, a l'ostal aviá dètz fedas, aquò èra tot.
Lo paure pèra disiá que… El l'avián pas jamai lo(g)at… Mès disián, o aviá pro vist, al pèra, certens :
“Di(g)a, ço ditz, se pòdes trobar una escusa per lo fotre a la pòrta, te balharai lo meun per res ! Apastura-lo-me !”
Fa que fasián totjorn de reparacions, caliá anar quèrre la teula, caliá anar quèrre la pèira, caliá…
Mès avián sovent, presque totjorn, un vailet e una sirventa, aicí. »
De bandas de dròlles, dètz, dotze dins cada ostal, crebavan de fam. Avián, a l'ostal aviá dètz fedas, aquò èra tot.
Lo paure pèra disiá que… El l'avián pas jamai lo(g)at… Mès disián, o aviá pro vist, al pèra, certens :
“Di(g)a, ço ditz, se pòdes trobar una escusa per lo fotre a la pòrta, te balharai lo meun per res ! Apastura-lo-me !”
Fa que fasián totjorn de reparacions, caliá anar quèrre la teula, caliá anar quèrre la pèira, caliá…
Mès avián sovent, presque totjorn, un vailet e una sirventa, aicí. »
Bergers et bonnes
« À l’époque, paraît-il, je ne l’ai pas vu mais il y avait des malheureux qui te donnaient leur fils ou leur berger ou leur bonne pour que tu les leur nourrisses toute l’année.
Des bandes d’enfants, dix, douze dans chaque maison, ils crevaient de faim. Ils avaient, à la maison il avait dix brebis, c’était tout.
Mon défunt père disait que... Lui, ils ne l’avaient jamais loué... Mais ils disaient, il l’avait assez vu, à mon père, certains :
“Dis, dit-il, si tu peux trouver une excuse pour le foutre à la porte, je te donnerai le mien pour rien ! Nourris-le-moi !”
Ça fait qu’ils faisaient toujours des réparations, il fallait aller chercher les ardoises, il fallait aller chercher les pierres, il fallait...
Mais ils avaient souvent, presque toujours, un domestique et une bonne, ici. »
« À l’époque, paraît-il, je ne l’ai pas vu mais il y avait des malheureux qui te donnaient leur fils ou leur berger ou leur bonne pour que tu les leur nourrisses toute l’année.
Des bandes d’enfants, dix, douze dans chaque maison, ils crevaient de faim. Ils avaient, à la maison il avait dix brebis, c’était tout.
Mon défunt père disait que... Lui, ils ne l’avaient jamais loué... Mais ils disaient, il l’avait assez vu, à mon père, certains :
“Dis, dit-il, si tu peux trouver une excuse pour le foutre à la porte, je te donnerai le mien pour rien ! Nourris-le-moi !”
Ça fait qu’ils faisaient toujours des réparations, il fallait aller chercher les ardoises, il fallait aller chercher les pierres, il fallait...
Mais ils avaient souvent, presque toujours, un domestique et une bonne, ici. »
Localisation
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