La filatura de Nanças

Collecté en 1998 par IOA Sur les Communes de La Bastide-l'Évêque, Rodez Voir sur la carte
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Introduction

« Le moulin de Jantil n’est pas mentionné sur le recensement paroissial de 1850. Il était sans doute plus ou moins abandonné dès cette époque. Mais en 1875 (époque qui marque à peu près le maximun de la population dans le pays) on y trouve Hortala Jean qui porte le diminutif de Jantil. Il était fermier d’un notable, Rech de Cabanettes. Il transforma le vieux moulin délaissé en filature de laine et probablement à ses frais, puisque son successeur emporta les machines quand il se retira, vers 1925. Un Hortala est allé s’installer à Nance sur l’Aveyron. Le Moulin de Jantil est aujourd’hui en ruines. » (Extr. de En passant par Gramond de Joseph Dejean)

Le linge était en général produit sur place avec la laine des brebis (lana de las fedas) ou avec des fibres végétales : le chanvre (cambi, cambe) et le lin. On réservait à la culture du chanvre une parcelle de bonne terre appelée canabièira, canibièira ou canabon. 

On broyait les végétaux avec des bargas appelées aussi bergadoiras ou bargadoiras. Ensuite, on les peignait avec un grand peigne en bois hérissé de piques (una penche de cardaire).

On filait à la quenouille (conolha) et au fuseau (fuse) ou au rouet (torn).

Il y avait des ateliers de tisserands (teissedres, teisseires, teissièrs) dans presque tous les villages. Les draps (lençòls) en chanvre étaient rêches et il existait des moulins à foulon (molins paraires, molins combaires) pour parer les pièces de tissus. Avec l'arrivée de la mécanisation, les filatures (filaturas, mecanicas) remplacèrent les ateliers de tisserands.

Le travail du chanvre, bien représenté au Musée du Ségala à Pradinas, comportait, après la culture et la récolte, le rouissage, le séchage, le broyage, le cardage, la filature et le tissage.

Ethnotexte

Marie MARTY

née Chincholle en 1916 à Rodez.

Transcription

Occitan
Français
« leu, fasiái marchar la doblusa e la cardaira. Pièi, davalave las madaissas de sus las machinas. Mès i aviái pas fach un briu, ieu, un an, un an e mièg benlèu, après la guèrra. Li ai trabalhat atanben per far la bu(g)ada de l'ostal. La cardaira, aquò virava, aquò revirava e aquò fasiá d’afaires aquí e pièissas metián aquò a la filusa. D’aquí aquò anava a la machina que torciá lo fial. »

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