Danse du soufflet (bufatièira, dança del conflet o del bufet) avec hommes déguisés, fanfare, et promenade des mariés (passejada dels nòvis) sur un break, juillet 1994
Introduction
Danse du soufflet (bufatièira, dança del conflet o del bufet) avec hommes déguisés, fanfare, et promenade des mariés (passejada dels nòvis) sur un break, juillet 1994
Les branles du soufflet ou bufatièiras, qui ont lieu en général le dernier jour de la fête votive, sont une sorte de rituel consistant à accueillir les jeunes mariés dans la confrérie à risque des déjà mariés. Outre le branle dont les attributs matériels (chemise et bonnet de nuit, soufflet, bougie, poireau, carotte…) peuvent avoir une signification paillarde, il y avait la promenade des jeunes mariés sur un âne ou sur un char.
« Le président des mariés de la commune (appelés cornards), coiffé du chapeau pointu jaune, montait sur un cheval ; tous les cornards mettaient des cocardes jaunes et le suivaient. Ils se dirigeaient vers la place du village où se trouvait l’orchestre et en prenaient possession. Les camisards, c’est-à-dire les jeunes et les célibataires portant une chemise et une culotte de femme d’autrefois et leur président monté sur un âne arrivaient par un autre côté sur la place et commençaient de se chamailler avec les cornards parce que ceux-ci avaient pris l’orchestre qu’ils ne voulaient pas céder et continuaient de danser avec leurs femmes des danses anciennes alors que les camisards voulaient des “moderne”.
Les cornards répondaient : “Vous n’êtes pas capables de trouver une femme pour vous marier, vous êtes jaloux parce que vous ne trouvez pas chaussure à votre pied !”. Les camisards répondaient : “Mais nous, nous profitons de vos femmes !” Le président des cornards commençait un discours, ses collègues faisaient monter le dernier jeune marié de l’année avec sa jeune femme sur l’âne des camisards auquel les nòvis devaient auparavant embrasser la queue. Voyant cela, les camisards s’emparaient des femmes mariées et les cornards des filles célibataires, ils se mettaient à danser. La farandole se déroulait autour de l’église, dans le village et jusqu’à la Grave, cornards et jeunes filles devant suivis de l’orchestre, derrière, les camisards avec les femmes mariées et les jeunes mariés sur l’âne, un camisard soufflait avec un gros soufflet (bufarèl) au derrière de l’âne.
La tournée des trois cafés commençait, les filles se faisaient payer de la liqueur de verveine, de cacao ou de la Chartreuse par les jeunes ; les vieux, plus radins, n’offraient que de la limonade. Même les couples de mariés de 90 ans participaient au branle del bufet dans un charivari incroyable, les uns cherchant à couper la parole aux autres. »
Bufatièira a L'Espitalet del Larsac, julhet de 1994
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