Per la fièira de las cebas (Lo rainald)

Collecté en 1997 Sur les Communes de Huparlac, Le Nayrac Voir sur la carte
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Introduction

Cette œuvre de l’abbé Célestin Aygalenc (1915-1959), sur l'air de "Je suis lasse d'être fille", est très populaire en Rouergue septentrional.

Cocural est sur la commune d'Huparlac. La foire aux oignons s'y tenait le 29 avril.

Cette chanson bilingue révèle la situation diglossique de l’occitan par rapport au français. La jeune fille à cheval, très jolie, répond au narrateur braconnier occitanophone en français.

Dans notre montage, Maria prend la suite de la chanson au 3e couplet. Le début est chanté par Odette Marcilhac de Saint-Côme d'Olt.

Vidéo

© Institut occitan de l'Aveyron - Réalisation Amic BEDEL

Maria BRÉGOU

née Marcou en 1925 à Badiols du Nayrac, décédée en 2019.

Transcription

Occitan
Français
« Una filhòta jovenèla,
Arribava a Cocural,
Tot en montrent la parabèla,
Sus l’èga fasiá la bèla,
Mès quand vigèt lo rainald,
Davalèt de chaval.

“Voulez-vous, charmant jeune homme,
Me vendre ce beau renard ?
Toutes les dames de Rome,
En donneraient une somme,
Je vous solde sans retard,
Et si tôt je repars.

– Pr'aquò s'èretz pas premsada,
Poiriam ben far lo mercat,
O filhòta jovenèla,
Que per ieu es tan bèla,
Lo rainald, l'ai pas crompat,
E per vos es pagat !

O filhòta jovenèla,
Se voliatz far mon bonur,
E romplir tota ma vida,
Cresètz-o plan Margarida,
Per far tot nòstre bonur,
Donatz-me vòstre cur.

– Je veux bien toute ma vie,
Partager tes joies, tes pleurs,
Mais quitter ma tendre mère,
Et mon adorable père,
Sera pour mon pauvre cœur,
Une grande douleur.

– Trobaretz près de ma maire,
Una altra brava mamà,
Serà pas per tu renaira,
E t'aimarà bien pecaire,
Margoton, cal pas s'alarmar
Al mari(d)atge cal anar.

– Pourquoi tant de gentillesse,
Bel ami, dis-moi pourquoi ?
Serait-ce que ma jeunesse,
A mis ton cœur en ivresse ?
Et veux-tu dans ton émoi,
Me garder près de toi ?”

En tornent d’aquela fièira,
Me sentiái pus desgordit,
Totes o podètz ben creire,
En tot cas o podètz veire,
La pèl del rainald polit,
M'aviá valgut un partit. »
Pour la foire aux oignons
« Une fille jeunette
Arrivait à Cocural,
Tout en montrant son genou,
Sur sa jument elle faisait la belle,
Mais quand elle vit le renard,
Elle descendit de cheval.

“Voulez-vous, charmant jeune homme,
Me vendre ce beau renard ?
Toutes les dames de Rome,
En donneraient une somme,
Je vous solde sans retard,
Et si tôt je repars.

– Pourtant si vous n’étiez pas pressée,
Nous pourrions bien faire affaire,
Ô fille jeunette,
Qui pour moi est si belle,
Le renard je ne l’ai pas acheté,
Et pour vous il est payé !

Ô fille jeunette,
Si vous vouliez faire mon bonheur,
Et remplir tout ma vie,
Croyez-le bien Marguerite,
Pour faire tout notre bonheur,
Donnez-moi votre cœur.

– Je veux bien toute ma vie,
Partager tes joies, tes pleurs,
Mais quitter ma tendre mère,
Et mon adorable père,
Sera pour mon pauvre cœur,
Une grande douleur.

– Vous trouverez auprès de ma mère
Une autre bonne maman,
Elle ne sera pas revêche pour toi,
Elle t’aimera bien,
Margoton, il ne faut pas s’alarmer,
Il faut aller au mariage.

– Pourquoi tant de gentillesse,
Bel ami, dis-moi pourquoi ?
Serait-ce que ma jeunesse,
A mis ton cœur en ivresse ?
Et veux-tu dans ton émoi,
Me garder près de toi ?”

En revenant de cette foire,
Je me sentais plus dégourdi,
Vous pouvez tous bien le croire,
En tout cas vous pouvez le voir,
La peau du beau renard
M’avait valu un parti. »

Localisation

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