Les tocadors, les tocaires
Introduction
Les foires et marchés, les commerces sédentaires et les artisans, animaient la vie économique et sociale du village ou du bourg.
Sur le canton de Laguiole comme sur les autres cantons montanhòls, les foires aux bestiaux étaient particulièrement nombreuses et importantes (Laguiòla, Las Beçadas, L'Abitarèla…).
Les maquignons payaient des jeunes pour accompagner le bétail à pied, les tocadors ou tocaires.
Ethnotexte
Joseph JOUCLAR
né en 1936 aux Bessades de Montpeyroux.
Transcription
Occitan
Français
« I a de bèstias que las prenián a Rodés. Les joves anavan las butar e lor bailavan un bocin d’argint. Anavan a-z-Espaliu, a Estanh, montavan a Lacalm… Aprèssa, maisses las prenián pus luènh. Mès qu’avián de bons cans ! Les apelavan les tocadors. Quand fasián lo mercat, disián : “Bailaràs l’estrena al tocador !” O alara lo tocador i èra e disiá : “Mès que ieu ai trimat per lai anar, ara cal bailar l’estrena !” »
« Ils prenaient certaines bêtes à Rodez. Les jeunes allaient accompagner et ils leur donnaient un peu d'argent. Ils allaient à Espalion, à Estaing, ils montaient à Lacalm... Après, d'autres les prenaient plus loin. Mais ils avaient de bons chiens ! Quand ils faisaient affaire, ils disaient : “Tu donneras l'étrenne au tocador !” Ou alors le tocador y était et disait : “Mais j'ai trimé, moi, pour y aller, maintenant il faut donner l'étrenne !” »