Pastorèl, lèva-te d'aquí…

Collecté en 2003 Sur la Commune de Creissels Voir sur la carte
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Introduction

Le Rouergue a conservé un recueil de nadals occitans du XVIIIe siècle et l'on connaît partout le "Nadal de Requistar" également appelé "Enfants, revelhatz-vos" écrit par Paul Bonnefous (1821-1895), de Réquista, sur l'air de "Adieu la Belle Isabeau", le "Cantatz cloquièrs" publié par l'abbé Bessou (1845-1918) dans D'al brès a la toumbo, ou encore le "Nadal Tindaire" (XVIe siècle) diffusé par les écoles.

Les chants de Noël circulaient beaucoup du fait des mutations fréquentes du clergé. Beaucoup sont d'origine provençale.

On notera le rhotacisme transformant le "l" de solelh (soleil) en "r" : sorelh. Cette particularité linguistique se retrouve dans plusieurs secteurs du département.

Vidéo

© Institut occitan de l'Aveyron - Réalisation Amic BEDEL

Claude et Pierre SAUMADE

nés en 1934 et 1938 à Creissels.

Transcription

Occitan
Français
« Pastorèl, lèva-te d’aquí,
Dives èstre las de dormir,
Anarem veire un Dius adorable,
Que dison qu’es anuèch nascut,
Dedins la grépia d’un estable,
Es vengut per nòstre salut.

– Qué dises, t’ai pas plan entendut ?
– Te dise qu’un Dius es nascut.
– Qual t’a dich aquela novèla ?
Se sabiái que siasca vertat,
Marchariái sus mar e sus tèrra,
Dincas que l’auriái rencontrat.

– Te dise qu’aquò es vertat,
Un ange o m’a asegurat,
Agacha s’aquò es de creire,
Un ange del Cièl o m’a dich.
Lèva-te vite, l’anarem veire,
T’esperarai, que sia(g)as vestit.

– Ai mon Dius, paure pastorèl,
Ieu ai perdut lo miu capèl…
Lo capèl amai la capeta,
N’i auriá de que pèrdre lo sens.
– Vèja-los aval sus la caisseta,
Vèni, anem-nos vitament !

– E cossí nos conduirem ?
Endicòm nos assucarem !
– Ai vist una polida estela,
Que brilhava coma un sorelh.
E d’onte se pausarà ela,
Poirem dire qu’aquí es el.

– Cossí ausarem alai anar,
Avèm pas res a li portar ?
Avèm pas res de presentable,
I caldriá ben quicòm de bon…
– Vèni ambe ieu dincas-a l’estable,
Li causirem un anhelon.

– Tenetz Mon Dius un anhelon,
E Mon Dius reçabètz-lo…
– Ieu soi content de vòstra ofranda,
Soi ambe vautres pels camins.
Vos acordarai vòstra demanda,
Vos dorbirai lo Paradís. »
Berger, lève-toi de là…
« Berger, lève-toi de là,
Tu dois être las de dormir,
Nous irons voir un Dieu adorable,
Ils disent qu'il est né ce soir.
Dans la crèche d'une étable,
Il est venu pour notre salut.

– Que dis-tu, je ne t'ai pas bien entendu ?
– Je te dis qu'un Dieu est né.
– Qui t'a donné cette nouvelle ?
Si je savais que ce soit vrai,
Je marcherais sur mer et sur terre,
Jusqu'à ce que je l'aie rencontré.

– Je te dis que c'est vrai,
Un ange m'en a assuré,
Tu vois bien qu'il faut le croire,
Un ange du Ciel me l'a dit,
Lève-toi vite, nous irons le voir,
J'attendrai que tu sois vêtu.

– Oh mon Dieu, pauvre berger,
J'ai perdu mon chapeau…
Mon chapeau et ma cape,
Il y aurait de quoi perdre le sens.
– Regarde-les là bas sur la petite caisse,
Viens, allons-y vite !

– Et comment nous y rendrons-nous ?
En quelque lieu nous nous assommerons !
– J'ai vu une jolie étoile,
Qui brillait comme un soleil,
Là où elle se posera,
Nous pourrons dire qu'il est là.

– Comment oserons-nous aller là-bas,
Nous n'avons rien à lui apporter ?
Nous n'avons rien de présentable,
Il lui faudrait bien quelque chose de bon…
– Viens avec moi jusqu'à l'étable,
Nous lui choisirons un petit agneau.

– Tenez Mon Dieu un petit agneau,
Et Mon Dieu recevez-le…
– Je suis content de votre offrande,
Je suis avec vous sur les chemins,
Je vous accorderai votre demande,
Je vous ouvrirai le Paradis. »

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