Introduction
Dans les temps anciens, on battait le grain à la latte (lata, pèrga) d’origine celtique ou au fléau (flagèl) d’origine latine. On frappait en cadence, face à face, et une tierce personne retournait les épis jonchant le sol.
On dépiquait aussi par piétinement du bétail (calcar, caucar, chaupir).
Les fermes disposaient en général d'une aire de battage pavée (sòl). Dans les villages, il y avait parfois un sòl commun.
Après, il fallait venter le grain au tarare (ventador, ventaire).
Les premières machines, appelées cròcapalhas, étaient actionnées par des hommes, à la manivelle, ou par un manège de vaches ou de juments. Vinrent ensuite les batteuses utilisant l’énergie produite par une machine à vapeur.
Le dernier jour des battages, on faisait un repas de fête, la solenca.
Vidéo
André GRIFFOUL
né en 1936 à Montals de Coussergues.
Transcription
Occitan
Français
O de còps que i a, fasiam las airadas. Fotiam tot aquò desli(g)at per la cort, aquí, e fasiam chaupir las vacas o una èga, n'impòrta. Viràvem l'airada ambe de forcas, mès de pas forcas de fèr, de forcas en boès. Viràvem l'airada, brandissiam aquò. Quand l'espi(g)a, lo gran, èra davalat, tiràvem la palha, balajàvem la cort e passàvem aquò al ventador. Lo ventador amassava lo gran.
Aquí aviam un pauc de gran per portar al molin, per far de michas. »
« Un petit gerbier et puis, quand la batteuse venait, nous dépiquions.
Ou parfois, nous faisions les airées. Nous foutions tout ça délié par la cour, là, et nous le faisions piétiner par les vaches ou une jument, n'importe. Nous retournions l'airée avec des fourches, mais pas des fourches en fer, des fourches en bois. Nous retournions l'airée, nous secouions ça. Quand l'épi, le grain, était descendu, nous retirions la paille, nous balayions la cour et nous passions cela au tarare. Le tarare rassemblait le grain.
Là nous avions un peu de grain à apporter au moulin, pour faire des miches. »