Del temps del senhoratge…

Collecté en 1982 Sur la Commune de Coupiac Voir sur la carte
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Introduction

Il est relativement rare dans nos régions de retrouver des chansons remontant à la Révolution française. Seulement deux ont été recueillies dans le Rouergue jusqu’à présent.

La plupart de ces chansons reprennent d’'ailleurs des thèmes popularisés à l’'époque dans toute la France, notamment la critique de la dîme qui obligeait les paysans à verser une partie de leur récolte ou de leur bétail au seigneur, lequel souvent en contestait la qualité.

Peut-être s'’agit-il là d’'adaptations locales de chants de propagande comme cela se faisait beaucoup à l'’époque.

Celle présentée ici reste cependant une des plus belles que nous ayons recueilli dans l’'ensemble de la région Midi-Pyrénées. (CORDAE)

Son

Henri (Ricon) NOUAL

né le 22 novembre 1905 à Escabieus de Coupiac.

Transcription

Occitan
Français
« Del temps del senhoratge se’n caliá respectar,
Davant aquela canalha se caliá agenolhar,
O diu lo diu lo damne pas,
S’aquel temps tornava,
E nos agenolharièm pas,
Amb una barra,
Los assomarièm ben.

Quand vint-a-cinc ans arribavan se’n caliá maridar,
Davant aquela canalha la li caliá menar,
O diu lo diu lo damne pas,
S’aquel temps tornava,
E aquel drech de cuòissa,
Nautres ne volèm pas.

Avièm una polida lèbre la li caliá balhar,
E n’èra pas pro brava e la nos volián pas,
O diu lo diu lo damne pas,
S’aquel temps tornava,
E la nos prendrián ben,
Quand seriá una cata,
E la manjarián ben.

Avièm una polida cavala la li caliá balhar,
E n’èra pas pro brava e la nos volián pas,
O diu lo diu lo damne pas,
S’aquel temps tornava,
E la nos prendrián ben,
Quand seriá una sauma,
E la montarián ben.

Avièm una polida pola la li caliá balhar,
E n’èra pas pro brava e la nos volián pas,
O diu lo diu lo damne pas,
S’aquel temps tornava,
E la nos prendrián ben,
Quand seriá una cloca,
E la manjarián ben.

Avièm una polida cabra la li caliá balhar,
E n’èra pas pro brava e la nos volián pas,
O diu lo diu lo damne pas,
S’aquel temps tornava,
E la nos prendrián ben,
Quand seriá lo boc,
E lo manjarián ben. »
Au temps des seigneurs
« Au temps des seigneurs,
Il fallait se respecter,
Devant cette canaille,
Il fallait s’agenouiller…
Si ce temps revenait,
Nous ne agenouillerions pas,
Avec une barre,
Nous les assommerions bien.

Quand vingt cinq ans arrivaient,
Il fallait se marier,
Devant cette canaille,
Il fallait la présenter…
Si ce temps revenait,
Et de ce droit de cuissage,
On n’en veut pas.

Nous avions une jolie chèvre,
Il fallait la lui donner,
Et elle n’était pas trop belle,
Et ils ne nous la voulaient pas…
Si ce temps revenait,
Et ils nous le prendraient bien,
Si c’était le bouc,
Et ils le mangeraient bien.

Nous avions une jolie poule,
Il fallait la lui donner,
Et elle n’était pas trop belle,
Et ils ne nous la voulaient pas…
Si ce temps revenait,
Et ils nous la prendraient bien,
Si c’était une poule couveuse,
Et ils le mangeraient bien.

Nous avions un joli lièvre,
Il fallait le lui donner,
Et il n’était pas trop beau,
Et ils ne nous le voulaient pas…
Si ce temps revenait,
Et ils nous le prendraient bien,
Si c’était une chatte,
Et ils la mangeraient bien.

Nous avions une jolie jument,
Il fallait la lui donner,
Et elle n’était pas trop belle,
Et ils ne nous la voulaient pas…
Si ce temps revenait,
Et ils nous la prendraient bien,
Si c’était une ânesse,
Et ils la monteraient bien. »
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