Tympan du Jugement dernier avec ses 124 personnages du début XIIe siècle, octobre 1992

Collecté en 1992 Sur la Commune de Conques Voir sur la carte
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Introduction

Tympan du Jugement dernier avec ses 124 personnages du début XIIe siècle, octobre 1992

« Le tympan de Conques, chef d'œuvre de la sculpture romane, est consacré tout entier au thème du Jugement dernier selon l'évangile de saint Mathieu. La lecture de cette immense image d'Epinal (n'oublions pas que le bas-relief était peint de couleurs vives) demeure d'une étonnante facilité en dépit de la multiplicité des scènes et du foisonnement des personnages (124 au total) qui l'habitent depuis plus de huit cent cinquante ans. Par la simplicité de sa composition centrée sur le Christ-Juge, par le réalisme et la tournure résolument narrative de son style, il entend toucher le plus grand nombre.
Ce caractère “populaire” en fait d'ailleurs l'originalité par rapport à la plupart des autres grands tympans romans. “L'esprit apocalyptique et surnaturel de Moissac, Beaulieu ou Autun n'a pas soufflé à Conques où l'art est beaucoup plus terre à terre et sans doute plus accessible à la moyenne des spectateurs.” (G. Gaillard, Rouergue roman, 1ère édition).
Bernard, maître de l'école épiscopale d'Angers, venu à Conques au début du XIe siècle pour rédiger le fameux Livre des miracles de sainte Foy, a bien mis en évidence l'opposition des deux cultures qui existaient dans la société de son temps. Participant à la veillée de prières devant la statue-reliquaire de la sainte, il s'étonne et se scandalise même : “Les clercs et les hommes lettrés (ce qui était à peu près synonyme) chantent les psaumes et les offices de la vigile… De leur côté, les illettrés chantent des lais rustiques et autres frivolités.” Au tympan de Conques, le message évangélique s'adresse en priorité à la seconde catégorie, mettant à leur portée le grand problème du Bien et du Mal. Pour les clercs, les inscriptions latines gravées dans la pierre venaient renforcer les images.
Ainsi, la représentation de la Luxure, unique dans l'iconographie romane, ne fait que reproduire une scène de la vie courante du Moyen Age : le châtiment de la femme adultère et de son amant, nus et liés par le cou, condamnés à courir toute la journée, sous les quolibets, dans les rues de la ville. La tonalité familière, voire anecdotique, est marquée encore par la présence d'objets usuels : lampes à huile (calelhs) éclairant la Jérusalem céleste, serrures et verrous des portes de l'Enfer et du Paradis…
Au sujet de l'Enfer, on a pu parler ici d'une véritable “catéchèse de la Peur”. Certes ! Mais les tortures les plus horribles côtoyent la satire ou même la bouffonnerie. Il existe un côté carnavalesque incontestable dans les créatures infernales, grimaçantes et facétieuses à la fois. Songeons à la tricherie de ce démon narquois qui appuie son index sur le plateau de la balance, lors de la pesée des âmes, ou bien à la façon de tourner en ridicule les grands de ce monde : le roi entièrement nu, mais avec sa couronne sur la tête ; les moines et leur abbé capturés dans un filet de pêcheur. 
Devant ce peuple de démons difformes, dotés souvent d'une tête d'animal, comment ne pas penser au Drac, cet être fantastique fils de Satan, capable de toutes les métamorphoses ? Il est au centre d'innombrables contes transmis par la tradition orale dans nos campagnes jusqu'au XXe siècle. Et un fabliau pourrait être à l'origine de la scène pleine d'ironie du damné rôti à la broche au-dessus des flammes par deux démons, dont l'un à tête de lièvre.
Il est facile d'imaginer la foule des pèlerins du XIIe siècle, composée en majorité de ces rustici évoqués par Bernard d'Angers, rassemblée sur le parvis de l'abbatiale pour déchiffrer une à une les sculptures du tympan. Pour beaucoup, elles représentaient les seules images qu'ils aient la possibilité de contempler. » (Jean-Claude Fau)

Concas debuta del sègle XII, octobre de 1992

« Lo qu'a pas vist
Portal de Concas,
Cloquièr de Rodés,
Campana de Mende,
Glèisa d'Albi
A pas res vist. »

Photo

 Tympan du Jugement dernier avec ses 124 personnages du début XIIe siècle, octobre 1992
© Institut occitan de l'Aveyron (Villefranche-de-Rouergue)

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