Pastre e pastre de sosta

Collecté en 2000 Sur les Communes de Condom-d'Aubrac, Prades-d'Aubrac Voir sur la carte
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Introduction

Sept hommes travaillaient dans le masuc où Joseph était employé. Il s'agissait donc d'une montagne importante. Le second pastre s'appelait pastre de sosta. Sostar veut dire aider, soulager.

Le lait de la traite était transporté au masuc dans des gèrlas. La capacité des gèrlas était mesurée en nombre de seaux de 20 litres : la gèrla de quatre contenait 80 litres et la gèrla de sièis 120 litres.

En général, c'était le pastre qui pressait la tome et qui nettoyait les gèrlas, mais l'étape délicate du salage revenait au cantalés. Il ne fallait pas trop presser la tome car on risquait de perdre de la matière sèche utile.

C'est également le pastre qui s'occupait des cochons.

Ce témoignage est illustré par un film tourné par l'abbé Emile Bonnaterre dans les années 1955-60.

Vidéo

© Institut occitan de l'Aveyron - Réalisation Amic BEDEL / Emile BONNATERRE

AMAT JOSEPH ET GUICHARD JEAN

né en 1917 à Born ; né en 1927 à Salgues.

Transcription

Occitan
Français
« Lo pastre anava far l'asegada mès, quand i aviá lo pastre de sosta, chez naltres, parce que i èrem sèt, i aviá lo pastre que trabalhava pas l'après-miègjorn. Podiá anar far la plangièira una ora, doas oras, per esperar que lo temps passèssa. Mès caliá qu'arenèssa las gèrlas.
– Ah oui, las gèrlas.
– Caliá qu'arenèssa las gèrlas.
E pièi, aquò's tot çò que fasiá. Lo seras, tornava cachar e, quand aviá cachat, anava al lièch.
Quand arribàvem del pargue, metián las gèrlas aquí, una contra l'altra. De còps n'i aviá mèmes tres ches naltres : las doas de gèrlas de sièis e la gèrla de quatre, quand aquò èra la sason del lach. E alara il donnait,donava una plena bacina dans un bol pour boire à chacun, a cadun, a cadun. E pièi, alara, quand aviá servit los òmes, atapava un pauqueton d'ai(g)a dins la culhièira e metiá la presoira, la presoira. Metiá un culhièirat de presoira per una gèrla de sièis, un culhièirat a sopa mès de celle qu'on mange, quoi.
– O aviái marcat, aquò, ten, justament que ai dich…
– Lo matin, fasiá lo lach, traçava. Fasiá lo lach. Quand l'aviá traçat, bien, qu'aviá bien sortida la gaspa, lo metiá dins una… Cossí l'apelàvem ara, la… Dins la…
– Dins la sèla.
– Dins la sèla. Avec unpetaç, là, il le pliait et le pressoir…Una pèira alai a la fin. Alara, quand aviá fach un moment, tornava retalhar. Il relevait les morceaux, il resserrait et il faisait…Fasiá aquò mai d'un còp, quoi,jusqu'à ce qu'il voyait que ça coulait trop blanc.Lo caliá pas desgraissar, non plus.
Pièi alara, quand sortián del pargue, lo seras, tirava lo pes e levava la tela e l'anava metre alai sus un badinhon, alai, la toma, per esperar que n'i agèssa per ni far una forma d'un quintal. Caliá esperar. De còps, caliá pas que doas tomas o de còps ni caliá tres.
La copàvem coma aquò, en tranchas, e i aviá dos òmes que menavan la fresusa. La metiam aquí dedins e aquò se sortiá fresat, quoi.Dins l'afaire, aquí, bien espandida, et alors làlo cantalés veniá e i fotiá la sal que caliá. Fotiá la sal que caliá. »
Pastre et aide-pastre
« Le pastreallait faire le parcours de pâture mais, quand il y avait un second pastre, chez nous, parce que nous étions sept, le berger ne travaillait pas l’après-midi. Il pouvait aller faire la sieste une heure, deux heures, pour attendre que le temps passe. Mais il fallait qu’il nettoie les gèrlas.
– Ah oui, les gèrlas.
– Il fallait qu’il nettoie les gèrlas.
Et puis, c’est tout ce qu’il faisait. Le soir, il pressait à nouveau et, quand il avait pressé, il allait au lit.
Quand nous arrivions du parc, ils posaient les gèrlaslà, une contre l’autre. Parfois, il y en avait même trois chez nous : les deux gèrlasde six [seaux] et la gèrlade quatre [seaux], quand c’était la saison du lait. Et alors il donnait une pleine louche dans un bol pour boire à chacun, à chacun, à chacun. Et puis, alors, quand il avait servi les hommes, il attrapait un peu d’eau dans la cuillère et il mettait la présure, la présure. Il mettait une cuillerée de présure pour une gèrlade six, une cuillerée à soupe de ces cuillères dont on se sert pour manger, quoi.
– Je l’avais noté, ça, tiens, justement parce que je me suis dit...
– Le matin, il faisait le caillé, il rassemblait le caillé. Il faisait le caillé. Quand il l’avait rassemblé, bien, qu’il avait bien sorti le petit-lait, il le mettait dans une... Comme l’appelait-on, la... Dans la...
– Dans la selle.
– Dans la selle. Avec un linge, là il le pliait et le pressoir... Une pierre là-bas en bout de selle. Alors, quand il avait pressé un moment, il coupait à nouveau. Il relevait les morceaux, il resserrait et il faisait... Il faisait ça plus d’une fois, quoi, jusqu’à ce que ça coule trop blanc. Il ne fallait pas enlever la matière riche, non plus.
Puis alors, quand ils sortaient du parc, le soir, il enlevait le poids, il retirait la toile et il allait mettre la tome sur un baquet, là-bas, pour attendre qu’il y en ait assez pour en faire une fourme d’un quintal. Il fallait attendre. Parfois, il ne fallait que deux tomes ou parfois il en fallait trois.
Nous la coupions comme ça, en tranches, et il y avait deux hommes qui actionnaient la fraiseuse. Nous la mettions là-dedans et ça sortait émietté, quoi. Dans le truc, là, disposée régulièrement, et alors là, le cantalésvenait et il y mettait le sel qu’il fallait. Il mettait le sel qu’il fallait. »

Localisation

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