Las trèves del convent de Malet
Introduction
Les trèvas ou trèves sont des revenants qui se manifestaient de diverses manières afin de contraindre les héritiers à faire dire des messes pour le repos de l'âme d'un défunt.
Cette croyance était très répandue jusqu'au début du XXe siècle.
Pour faire cesser ces phénomènes, on faisait appel au curé.
La tradition orale rapporte que les croix implantées dans les campagnes et la sonnerie de l’angélus chassaient les trèvas.
Ethnotexte
Paulette FOURNIER
née Boudou en 1936 à La Roque de Condom d'Aubrac.
Transcription
Occitan
Français
« Al convent de Malet, arrestavan pas de nos parlar de las trèves, las surs. Las vièlhas nos parlavan de las trèves.
Lo matin, quand se levavan, trobavan jol coissin tres tacas de sang. Aquò voliá dire que caliá que donèsson tres messas. Quand avián donadas las tres messas, las tacas partián.
Un autre còp, èran anadas amassar de castanhas, avián esperat la nuèch e una trève aviá bolegat dins los ginèsses, èra tota blanca, las seguiá. Se despachèron e quand mème arribèron al convent. Lo lendeman anèron veire e aquò sasquèt un anhèl blanc tot sol dins los ginèsses. »
« Au couvent de Malet, elles n'arrêtaient pas de nous parler des revenants, les sœurs. Les vieilles nous parlaient des revenants. Le matin, quand elles se levaient, elles trouvaient sous l'oreiller trois taches de sang. Ça voulait dire qu'il fallait qu'elles donnent trois messes. Quand elles avaient donné les trois messes, les taches partaient.
Une autre fois, elles étaient allées ramasser des châtaignes, elles avaient attendu la nuit et un revenant avait bougé dans les genêts, il était tout blanc, il les suivait. Elles se dépêchèrent et quand même elles arrivèrent au couvent. Le lendemain, elles allèrent voir et ce fut un agneau blanc tout seul dans les genêts. »