La crotz del teisseire

Collecté en 2000 par IOA Sur les Communes de Clairvaux-d'Aveyron, Calmont Voir sur la carte
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Introduction

Le linge était en général produit sur place avec la laine des brebis (lana de las fedas) ou avec des fibres végétales : le chanvre (cambi, cambe) et le lin. On réservait à la culture du chanvre une parcelle de bonne terre appelée canabièira, canibièira ou canabon. Ces terres, fines et faciles à travailler, étaient souvent à proximité de l’eau. Elles sont généralement devenues des jardins potagers. On broyait les végétaux avec des bargas appelées aussi bergadoiras ou bargadoiras. Ensuite, on les peignait avec un grand peigne en bois hérissé de piques (una penche de cardaire).

Il y avait des ateliers de tisserands (teissedres, teisseires, teissièrs) dans presque tous les villages. Les draps (lençòls) en chanvre étaient rêches et il existait des moulins à foulon (molins paraires, molins combaires) pour parer les pièces de tissus. Avec l'arrivée de la mécanisation, les filatures (filaturas, mecanicas) remplacèrent les ateliers de tisserands.

Vidéo

© Institut occitan de l'Aveyron - Réalisation Amic BEDEL

LAVIALE RENÉ ET DURAND JOSETTE

né en 1923 à Clairvaux ; née Monteillet en 1931 à Ceignac.

Transcription

Occitan
Français
« Li aviá de canibièiras e, lo cambe, ne fasián la tela.
– O avètz vist far, aquò ?
– O ai entendut amai i a una pèça amont que ara li ai tornar fach metre una crotz e disián aquò “la crotz del teisseire”. Lo teisseire fasiá lo cambe e la lana. E, lo cambe, ne fasiá los lençòls, amb aquela tela.
– Èran plan doças quand l'òm anava al lièch !
– Lo tipe, l'apelavan lo teisseire. Aviá facha far la crotz en 1866. L'ai tornada gravar, ieu, dessús, la podètz legir, ara. Parce que l'enfant l'aviá tracha, aquela crotz, e li di(gu)ère :
“Daissa pas aquò dins un bartàs ! La tornaràs metre pas luènh d'onlònt èra !”
E aquò's fach. »
La croix du tisserand
« Il y avait des chènevières et, le chanvre, ils en faisaient la toile.
– Vous l’avez vu faire, ça ?
– Je l’ai entendu et il y a même une parcelle là-haut où maintenant j’ai fait remettre une croix et ils appelaient ça “la croix du tisserand”. Le tisserand faisait le chanvre et la laine. Et, le chanvre, il en faisait les draps, avec cette toile.
– Ils étaient très doux quand on allait au lit !
– Le type, ils l’appelaient le tisserand. Il avait fait faire la croix en 1866. Je l’ai gravée à nouveau, moi, dessus, vous pouvez la lire, maintenant. Parce mon fils l’avait arrachée, cette croix, et je lui dis :
“Ne laisse pas ça dans une haie ! Tu la remettras pas loin de là où elle était !”
Et c’est fait. »

Localisation

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