Lo mèstre e lo patoès

Collecté en 2000 par IOA Sur la Commune de Centrès Voir sur la carte
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Introduction

Les enfants nés au début du XXe siècle arrivaient souvent à l'école parfaitement occitanophones mais peu ou pas du tout francophones et ils étaient punis quand ils parlaient leur langue maternelle, l'occitan. On leur suspendait parfois un sabot autour du cou pour les humilier.

L'autre méthode très efficace était celle du sinhal. Quand un enfant parlait occitan, le maître lui donnait un objet en bois appelé sinhal. Celui qui détenait le sinhal en fin de journée était puni. Pour se débarrasser de cet objet, les écoliers devaient dénoncer l'un de leur camarade qui s'était exprimé dans la langue interdite.

Certains enseignants respectaient cependant cette langue et l'utilisaient même parfois pour aider les enfants à apprendre le français.

L'emploi du mot “patois” était général pour désigner toute langue parlée sur le territoire français autre que la langue française. Ce terme péjoratif fut pourtant adopté par des populations auxquelles personne n'avait jamais expliqué l'origine véritable de l'idiome qu'elles employaient au quotidien.

Vidéo

© Institut occitan de l'Aveyron - Réalisation Amic BEDEL

Albert FASTRÉ

né en 1921 à Tayac de Centrès.

Transcription

Occitan
Français
« Lo parlam e lo sabèm pas escriure, es quicòm !
Quand arribèrem a l’escòla, aquò èra un briat interessent perque totjorn n’i aviá quauqu’un que se teniá coma aquò e fasiá :
“Òi, ai mal…
– Vòls far lo pisson ? Allez, vai te’n al cabinet !”
Lo mèstre lo disiá en patoès.
Aquò èra Mossur Guilhaume, aquí, ieu soi anat un an ambe Mossur Guilhaume. Mès que sabètz que risiá pas, el…
E di(gu)èt :
“Aquela istoèra, cal pas que se repète sovent ! Anaretz far lo pisson abans de dintrar.” »
Le maître et le patois
« Nous le parlons et nous ne savons pas l’écrire, c’est quelque chose !
Quand nous arrivâmes à l’école, c’était un peu intéressant parce que toujours il y avait quelqu’un qui se tenait comme ça et qui faisait :
“Oh, j’ai mal...
– Tu veux faire pipi ? Allez, va-t’en aux cabinets !”
Le maître le disait en patois.
C’était Monsieur Guilhaume, là, moi je suis allé un an avec Monsieur Guilhaume. Mais vous savez qu’il ne riait pas, lui...
Et il dit :
“Cette histoire, il ne faut pas qu’elle se répète souvent ! Vous irez faire pipi avant d’entrer.” »

Localisation

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