Auguste Rey, acordeonista
Introduction
Auguste Rey, dit Guston ou Lo Gardon, anima fêtes et bals de la région de Centrès et de Naucelle entre 1936 et 1957.
Lorsque nous l'avons rencontré, en juin 1992, il nous racontait en nous montrant sa main :
« Vous voyez là ? Ça c’est la bosse de l’accordéon. J’ai gagné cette maison ici, à l’accordéon. »
Auguste naquit le 15 septembre 1918 à Centrès. Fils d’agriculteur, il devait reprendre par la suite la propriété familiale. Il commença la musique tout jeune.
A la clique de Centrès, il apprit un peu de solfège, ce qui lui servit par la suite au déchiffrage des partitions. Là il jouait de la basse d’accompagnement.
Auguste commença très vite à faire danser avec le diatonique.
Les jeunes conscrits, dès qu’ils avaient passé le conseil de révision, quêtaient des oeufs dans les campagnes pour préparer une omelette et, pour manger cette omelette, les jeunes invitaient toujours la classe d’avant et celle d’après.
Au lendemain de l’armistice, après plusieurs années de silence imposées par l’Occupation, Auguste reprit du service.
Lo Gardon, qui bénéficiait d’une excellente oreille, apprenait très facilement les airs. Il suffisait de les lui chanter une fois.
Bientôt, Guston fut amené à constituer un petit orchestre. Il joua avec des musiciens tels que Lambert, un Parisien, prix du conservatoire, qui jouait de plusieurs instruments de musique. Il jouait également avec Paul Boudou originaire de Sainte-Juliette que nous avons rencontré et enregistré il y a quelques années à Valderiès. Auguste engageait aussi parfois un saxophoniste de Rodez.
Lo Gardon animait des fêtes dans toute la région, jouant parfois deux ou trois fois par semaine, particulièrement l’été. L’hiver, il animait des petits bals de cafés, des bals réguliers notamment aux Farguettes, à Lédergues, à Tanus, à Rullac... (CORDAE)
Ethnotexte
Auguste (Lo Gardon) REY
né en 1918 à Centrès.
Transcription
Occitan
Français
Los joves que manjavan l'aumeleta aquí m’invitèron, pardí.
Me diguèron :
“Pòrta l’acordeon, nos amusarem.”
La classa 36 aquí, quand mangèron l'aumeleta apièi, lo diminge al bistrò.
Aquò se fasiá apr’aquí al mes de març, a l’entorn de Pascas. E sovent aicís, nautres, manjàvem los uòus lo diminge après Pascas. Aquí comencèri de ne jogar qualqu’unas.
Ieu comencèri de partir sol, aquí a l’armistici. Demorèri saique tres o quatre jorns sens dintrar a l’ostal ambe l’acordeon.
E pièi un diminge aicí, un diminge alà.
E pièi lo monde se maridavan e avián besonh d’un acordeonista.
Comencèrem al debut que aviam pas un repertoera tarrible mès, pièi, te metiás a conéisser totas las danças que sortissián a la mòda.
Un còp, anèri far una nòça del costat de Combrosa, me demandèron una dança que la coneissiái pas.
Me diguèron :
“La te cal aprene.”
La me cantèron e la joguèri. S’apelava “Al filoset”. »
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