Les merchands de bestial

Collecté en 2001 par IOA Sur les Communes de Cassuéjouls, Espalion, Gabriac, Lacalm, Laguiole, Rodez Voir sur la carte
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Introduction

Les foires et marchés, les commerces sédentaires et les artisans, animaient la vie économique et sociale du village ou du bourg.

Sur le canton de Laguiole comme sur les autres cantons montanhòls, les foires aux bestiaux étaient particulièrement nombreuses et importantes (Laguiòla, Las Beçadas, L'Abitarèla…).

Ethnotexte

Emile BIRON

né en 1928 à Cassuéjouls.

Transcription

Occitan
Français

« Mon grand-paire aviá fach merchand de bestiau, encara benlèu mai que mon paire. Fasiá ambe lo pèra Seguret, èran associats ensemble.
Aquò èra un pauc penible.Fasián tot a pè. Fasián las fièiras de Laguiòla, Lacalm apr’aiquí als alentorns. Lo pus luènh qu’anavan, aquò èra lo 18 de novembre a Gabriac o lo 1er de decembre a Rodés.
Facilament, davalavan quatre-vints o cent vedèls a Rodés. A pè. Fasián doas estapas. Començavan d’anar jaire chas Vièlhadent a-z-Espaliu, i aviá un òtèl-restaurant e una granda cort. Ieu l’ai fach aquel camin per davalar de bèstias. Aprèssa, tornava atacar sus Rodés. Davalavan ambe d’ègas sustot, de chavals, e de cans.
E, quand vendián pas, se jamai ni demorava quauqu’uns, caliá que les metèsson en pension al ras de Rodés. Les podián pas tornar montar, les vedèls se tenián pas pus, èran agravats.
Mon paire me contava que, lo matin, lo fasián levar de bona ora per prene totas las bèstias a pè e, lo ser, tornava a l’ostau ambe lo ventre tèune. Li pagavan pas un còp a biure ni mai lo fasián pas dinnar a miègjorn. Atanben, parti(gu)èt a París a dòtz-a-nòu ans. »

« Mon grand-père avait fait marchand de bétail, peut-être encore plus que mon père. Il faisait avec le père Séguret, ils étaient associés ensemble. C'était un peu pénible. Ils faisaient tout à pied. Ils faisaient les foires de Laguiole, Lacalm par là aux alentours. Le plus loin qu'ils allaient c'était le 18 novembre à Gabriac et le 1er décembre à Rodez.

Facilement, ils descendaient 80 ou 100 veaux à Rodez. A pied. Ils faisaient deux étapes. Ils commençaient par aller dormir chez Vieilledent à Espalion, il y avait un hôtel-restaurant et une grande cour. Moi je l'ai fait ce chemin pour descendre des bêtes. Après, ils rattaquaient vers Rodez. Ils descendaient avec des juments surtout, des chevaux, et des chiens.

Et, quand ils ne vendaient pas, si jamais il en restait quelques-uns, il fallait qu'ils les mettent en pension près de Rodez. Ils ne pouvaient pas les remonter, les veaux ne se tenaient plus, ils étaient épuisés.

Mon père me racontait que, le matin, ils le faisaient lever de bonne heure pour prendre toutes les bêtes à pied et, le soir,, il rentrait à la maison avec le ventre mince. Ils ne lui payaient pas un coup à boire et ils ne le faisaient pas manger à midi. Aussi, il partit à Paris à 19 ans. »

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