Deux haches polies (pèiras del tròn) produites par l'atelier de Cassagnes

Introduction

Deux haches polies (pèiras del tròn) produites par l'atelier de Cassagnes

« On affirmait naguère que le Ségala-Lévézou n’avait pas été peuplé avant la période romaine, les quelques haches polies trouvées au hasard des labours n'étant sensées indiquer que des incursions de chasseurs ou de bergers transhumants poussés hors des causses par la sécheresse. Seule dans le canton, la commune de Salmiech s’était signalée par des trouvailles de haches polies néolithiques (dont la nombre a d’ailleurs augmenté depuis). Et il avait fallu l’étonnante clairvoyance de Louis Balsan pour pressentir les découvertes capitales de ces dernières années.Dès 1993 en effet, notre prospection de Pareloup dotait la commune d’Arvieu de 6 sites préhistoriques majeurs, avec un foyer domestique accompagné de sa vaisselle de cuisson et surtout une fosse de boucanage où, il y a près de 4.000 ans, on fumait les provisions de viande pour l’hiver. L’année suivante, une exceptionnelle concentration de 16 autres foyers aussi anciens nous révélait les vestiges de tout un village dont la fouille et l’étude sont encore en cours.Dans le même temps, la chance nous a fait localiser un autre village dans la commune de Cassagnes. Une population originaire du bassin de la Garonne est venue se fixer entre Viaur et Céor sur un site muni d’un fossé (unique en Aveyron) pour façonner des haches polies en cinérite du Réquistanais ; grâce à l’outillage spécialisé retrouvé sur place, on suit, étape par étape plus de 5.000 ans après, la fabrication de ces outils indispensables aux premiers agriculteurs pour défricher des petits champs dans tout le Ségala. Agriculteurs autant qu'artisans, ces hommes produisaient une bonne partie de leur subsistance : les haches ébréchées ou cassées, les meules et l’empreinte d’un grain de blé conservée dans la pâte d’une poterie en témoignent, tandis que d’autres outils de silex taillé laissent supposer le travail du cuir, de l’os, du bois et des fibres textiles.Autant de preuves émouvantes du peuplement millénaire du Bégonhès ! » (Lucien Dausse, 1996)

Pèiras del tròn, Cassanhas