Per la fièira de las cebas…

Collecté en 2000 Sur les Communes de Campouriez, Huparlac Voir sur la carte
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Introduction

Cette œuvre de l’abbé Célestin Aygalenc (1915-1959), sur l'air de Je suis lasse d'être fille, est très populaire en Rouergue septentrional. Cocural est sur la commune d'Huparlac. La foire aux oignons s'y tenait le 29 avril.

Cette chanson bilingue révèle la situation diglossique de l’occitan par rapport au français. La jeune fille à cheval, très jolie, répond au narrateur braconnier occitanophone en français.

Vidéo

© Institut occitan de l'Aveyron - Réalisation Amic BEDEL

Paulette TARRAL

née Carmarans en 1922 à Camporiez, décédée en 2011.

Transcription

Occitan
Français
« Per la fièira de las cebas,
Anère a Cocural,
E quand saltère la cleda,
D’un camp bèl e d’una gleva,
A l’ombra del paredàs,
Trobère lo rainald.

E sul pic d’un còp de pèira,
T’estendère l’animal,
E se volètz pas me creire,
En tot cas o podètz ben veire,
Quand passegère al fièirau,
La coeta del rainald.

Una filha jovenèla,
Arribava a Cocural,
En mostrent la parabèla,
Sus l’èga fasiá la bèla,
Mès quand vigèt lo rainald,
Davalèt d’a chaval.

“Voulez-vous, charmant jeune homme,
Me vendre ce beau renard ?
Toutes les dames de Rome,
En donneraient une somme,
Je vous solde sans retard,
Et sitôt je repars.

– Se jamai sètz pas pressada,
Poiriam ben far lo mercat,
E se la pèl vos agrada,
Ne sia(gu)èssetz pas estonada,
Lo rainald, l’ai pas panat,
Mès per vos es pagat.

– Pourquoi tant de gentillesse,
Mon ami, dis-moi pourquoi ?
Serait-ce que ma jeunesse,
Ait mis ton cœur en ivresse ?
Et voudrais-tu dans ton émoi,
Me garder près de toi ?

Je veux bien sur cette terre,
Partager ta joie, tes pleurs,
Mais quitter ma tendre mère,
Et mon adorable père,
Sera pour mon pauvre cœur,
Une grande douleur.

– O filhòta tan polida,
Se voliatz far mon bonur,
E comblar tota ma vida,
Disètz-o plan Margarida,
Lo rainald, l’ai pas panat,
Mès per vos es pagat.

Trobaretz près ma maire,
Una altra brava mamà,
Serà pas per tu renaira,
Mès t’aimarà ben pecaire,
Margoton, lai vam anar,
Te cal pas alarmar.”

En tornent d’aquela fièira,
Me sentiái plan desgordit, (bis)
E se volètz pas me creire,
Totes o podètz ben veire,
La pèl del rainald polit,
Me valguèt un partit. »
Pour la foire des oignons…
« Pour la foire des oignons,
J’allai à Cocural,
Et quand je sautai la barrière,
D’un grand champ et d’une pelouse,
À l’ombre du grand mur,
Je trouvai un renard.

Et aussitôt, d’un coup de pierre,
J’étendis l’animal,
Et si vous ne voulez pas me croire,
En tout cas vous pouvez bien le voir,
Quand je promenai sur le foirail,
La queue du renard.

Une jeune fille,
Arrivait à Cocural,
En montrant son genou,
Elle faisait la belle sur sa jument,
Mais quand elle vit le renard,
Elle descendit de cheval.

“Voulez-vous, charmant jeune homme,
Me vendre ce beau renard ?
Toutes les dames de Rome,
En donneraient une somme,
Je vous solde sans retard,
Et sitôt je repars.

– Si vous n’êtes pas pressée,
Nous pourrions bien faire le marché,
Et si la peau vous plaît,
N’en soyez pas étonnée,
Le renard, je ne l’ai pas volé,
Mais pour vous, il est payé.

– Pourquoi tant de gentillesse,
Mon ami, dis-moi pourquoi ?
Serait-ce que ma jeunesse,
Ait mis ton cœur en ivresse ?
Et voudrais-tu dans ton émoi,
Me garder près de toi ?

Je veux bien sur cette terre,
Partager ta joie, tes pleurs,
Mais quitter ma tendre mère,
Et mon adorable père,
Sera pour mon pauvre cœur,
Une grande douleur.

– Oh, jeune fille si jolie,
Si vous vouliez faire mon bonheur,
Et combler toute ma vie,
Dites-vous-le bien, Marguerite,
Le renard, je ne l’ai pas volé,
Mais pour vous, il est payé.

Vous trouverez auprès de ma mère,
Une autre bonne maman,
Elle ne sera pas revêche pour toi,
Mais elle t’aimera bien,
Margotou, nous allons y aller,
Il ne te faut pas t’alarmer.”

En revenant de cette foire,
Je me sentais bien dégourdi,
Et si vous ne voulez pas me croire,
Vous pouvez tous le voir,
La peau du beau renard,
Me valut un parti. »

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