Rassemblement autour d'un missionnaire (missionari) avant son départ pour la mobilisation, à Osaka (Japon), avril 1915
Introduction
Rassemblement autour d'un missionnaire (missionari) avant son départ pour la mobilisation, à Osaka (Japon), avril 1915
Né à Rouffiac de Cabanès (Rofiac de Cabanés) en 1877, Sylvain Bousquet fut ordonné prêtre des Missions étrangères en 1901, année de son départ pour le Japon. Rappelé en France pendant le premier conflit mondial, il tissa des liens étroits entre Cabanès et la communauté catholique d’Osoka. Il mourut au Japon en 1943 considéré comme un martyr (junkyosha).
Dans Cabanès, un siècle d’histoire (2007), Roger Béteille raconte l’histoire de Sylvain Bousquet, natif de Cabanès, devenu missionnaire au Japon
« [L]e missionnaire originaire de Cabanès le plus représentatif fut sans doute Sylvain Bousquet (1877-1943). Ordonné prêtre des Missions étrangères en 1896, il consacra sa vie à l’évangélisation des Japonais, principalement dans le diocèse d’Osaka. Il s’installa au Japon dès 1901, sa hiérarchie l’ayant jugé apte à participer à l’élite des missionnaires chargés de pénétrer un pays qui possédait déjà une religion nationale bien établie.
Sylvain Bousquet, en esprit lucide, comprenant qu’il fallait toucher la jeunesse, s’efforce dès son arrivée de créer des écoles et des lieux de réunions qu’il appelle les “écoles du dimanche”. “Grâce aux enfants, je me mets en contact avec leurs parents. Il est touchant de voir comment les petits enfants pressent leur père et mère de se convertir”, écrit-il en 1908, comme le rappelle Pierre Séguret dans un article.
En même temps, Sylvain Bousquet, qui a appris le japonais, publie de nombreux livres d’éducation religieuse et des catéchismes, comme il multiplie les sermons et les conférences.
Au moment de la Grande Guerre, il revint en France. Mais il resta toujours en liaison avec sa paroisse d’Osaka, si bien que des enfants japonais furent poussés à écrire une lettre édifiante à ceux de Cabanès. “Nous sommes frères dans la foi… Cette pensée nous fait tressaillir d’allégresse.” (cité par P. Séguret)
Sylvain Bousquet repartit ensuite dans son pays d’adoption, après avoir remplacé durant quelques mois le curé de Cabanès, mobilisé. Il consacra désormais son existence à diverses missions religieuses dans le cadre de l’évêché d’Osaka, publiant en particulier des traductions d’ouvrages catholiques en japonais, dont une Histoire de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Cette période de l’entre-deux-guerres présente l’apogée de l’influence de Sylvain Bousquet au Japon. Il évangélise et agrandit la communauté catholique. Il parvient même à trouver assez d’argent pour bâtir une église à Osaka.
Il semble également qu’il ait été assez bien introduit chez certains aristocrates japonais proches de la famille impériale. On lui prête même l’intention, qui ne fut peut-être qu’un rêve de missionnaire, de convertir des proches de l’empereur.Cependant, il termina sa vie tragiquement. En effet, en 1939, le nationalisme japonais devint très fort, l’empereur étant présenté comme un véritable dieu vivant.
Sylvain Bousquet est arrêté par la gendarmerie parce qu’il refuse de reconnaître ce caractère divin de l’empereur. Il fut interné dans un asile où il mourut rapidement, considéré comme un martyr par les catholiques japonais.
Cependant, en 1949, Sylvain Bousquet fut réhabilité. Son corps fut même transféré dans l’église qu’il avait fait édifier à Osaka, dans sa paroisse de Nischinomiya. »
Osaka (Japon), abrial de 1915